Ce que dit la recherche

Lire aux bébés prématurés n’est pas une idée absurde : cette pratique s’enracine dans des observations et des études scientifiques, qui en ont exposé l’intérêt avec rigueur.

Cécile Boulaire, responsable de la partie scientifique de « Lisons aux nourrissons » a publié sur le site The Conversation (vulgarisation scientifique réalisée par des chercheurs eux-mêmes) un article qui récapitule, pour le grand public, l’intérêt d’une pratique de lecture aux bébés prématurés. Ci-dessous, vous trouverez ces arguments développés de manière plus précise, en 4 étapes suivies d’une bibliographie complète.

*

Le cadre plus large des soins de développement

Les actions de lecture en néonatologie s’enracinent dans un contexte plus large : celui, d’abord, des actions centrées sur les familles, prises dans la logique des soins de développement. En France, à partir de 2014, une vaste enquête menée par le GREENE ((Groupe de Réflexion et d’Évaluation de l’Environnement du Nouveau-né de la Société Française de Néonatalogie.)) a concerné les parents, notamment de prématurés, interrogés sur leur sentiment lors des premiers soins (Dicky et al.,2020), et ses résultats ont conduit à des préconisations en faveur de programmes de soutien aux soins de développement centrés sur le nourrisson et la famille. Plus récemment, le même groupe s’est intéressé aux sentiments ressentis par les pères, et à leur degré d’implication (Stern-Delfils et al., 2023).

La co-régulation physiologique

Une méta-étude de Kommers et al. (2016) met en évidence les conséquences physiologiques de l’absence de liens affectifs causée par la prématurité. Welch (2016) prolonge ces analyses en mettant en évidence le phénomène de co-régulation mère-bébé : la succion du bébé libère de l’ocytocine, le peau-à-peau produit une régulation de la température corporelle maternelle, les pleurs de l’enfant suscitent une réponse physiologique maternelle, etc. Ces travaux soulignent donc l’importance du contact étroit entre mère et bébé pendant l’hospitalisation, parce qu’il soutient l’homéostasie de la dyade. Dans le cadre d’une évaluation du programme Family Nurture Intervention, une étude de 2019 met en avant un effet de ces interventions familiales sur l’autorégulation du bébé prématuré : les interactions répétées d’apaisement entre la mère et le nourrisson favorisent la régulation autonome du bébé, ce qui va de pair avec une plus grande maturation de sa fonction cardiaque ; et à son tour, cet état autonome fournit une plate-forme neurophysiologique pour une co-régulation bébé-mère (Porges et al., 2019). Filippa et al.(2019), attentifs aux conditions hospitalières qui affectent négativement le développement du cerveau (notamment les soins douloureux, mais aussi la séparation d’avec la mère), mettent en évidence les effets bénéfiques potentiels des vocalisations maternelles, du contact parental et de plusieurs processus connexes, qui semblent être médiés par le système de l’ocytocine.

Interventions centrées sur la famille

À partir des années 2000 s’est donc développée l’idée qu’au-delà de la compétence technique de l’équipe médicale, il faut inclure dans les soins les parents de ces bébés, qui ont besoin d’une attention spécifique. Pour cela, les établissements de soin développent des programmes d’intervention spécifiquement adressés à la famille qui accueille un bébé prématuré. Aux États-Unis, la pédiatre Martha G. Welch promeut les « Family Nurture Intervention » et l’université Columbia développe un Nurture Science Program pour soutenir des interventions, fondées sur des preuves scientifiques, destinées à développer les connections émotionnelles parents-bébés. En France, un collectif de néonatologistes et de chercheurs souligne en 2017 qu’il n’est plus nécessaire de réunir des preuves complémentaires pour soutenir un certain nombres de principes bénéfiques au développement et à la protection des prématurés, comme le libre accès des parents ou la protection du sommeil, érigés au rang de « principes de soin » (Roué, Kuhn et al., 2017).

En Italie, on teste la projection aux parents de vidéos destinées à modifier leurs connaissances et leurs attitudes, pour promouvoir des pratiques de soin efficaces (soit quand l’enfant a 1 mois, soit quand il en a 7) (Roia et al., 2014). Aux États-Unis, c’est la qualité des soins maternels dispensés pendant l’hospitalisation elle-même qui est étudiée : Hane et ses collègues montrent que le programme Family Nurture Intervention améliore la qualité des soins de santé primaires (soins et alimentation) (Hane et al., 2015), et en 2018, une étude plus fine détaille les dimensions de la relation mère-bébé qui sont améliorée par l’exposition à ce programme (Beebe, 2018). On s’intéresse aussi aux représentations que se font les parents de prématurés, et on conclut que c’est moins la prématurité elle-même que la qualité des représentations que les parents se font (de la grossesse, de leur bébé, de leur condition de parent) qui détermine leur attitude et la qualité des interactions : cette étude permet de dégager des facteurs de risque, incitant les équipes à mieux accompagner ces parents (Hoffenkampf et al., 2015)

En 2009 et en 2015, des  méta-analyses de différents programmes d’intervention précoce (formation des parents, visites à domicile, etc.) montrent des effets positifs perceptibles sur le développement cognitif et moteur des enfants à deux ans (mais ces effets ne paraissent plus perceptibles quand les enfants atteignent l’âge de 5 ans, ou l’âge de la scolarisation – sans doute faute de données longitudinales) (Vanderveen et al. 2009 ; Spittle et al., 2015).

En France, une méta-étude est initiée dès 2017 par plusieurs équipes (Roué, Rioualen et al., 2017), afin de comparer les effets de plusieurs programmes ((À cette date sont comparés le Newborn Individualized Developmental Care and Assessment Program, le Creating Opportunities for Parent Empowerment,  le Family Nurture Intervention, le Infant Behavioral Assessment and Intervention Program, le Mother-Infant Transaction Program, le Infant Health and Development Program et l’intervention Victorian Infant Brain Studie.)) : ceux-ci étant relativement coûteux, il fait investir les forces des services de néonatologie dans ceux qui apportent la preuve de leur meilleure efficacité. Ces programmes, différents dans leurs modalités pratiques, ont en commun de soutenir conjointement le développement de l’enfant, l’éducation parentale et le soutien psychosocial des parents. Il s’agit d’accompagner la « parentalité sensible », par des interventions qualitatives qui ne reposent pas forcément sur des protocoles, soutenant la relation mère-enfant notamment en promouvant une communication sensible (voix, vue, comportements). Une étude suédoise récente s’est aussi intéressée aux parents de bébé nés entre 30 et 36 semaines d’aménorrhée, donc qui ne restent pas très longtemps hospitalisés contrairement aux grands prématurés ; les mères affirment que le programme de soutien (Early Collaborative Intervention) les a portées, les aidant à considérer leur bébé comme un individu, et renforçant leur lien avec l’autre parent (Helmer et al., 2023). Le recul sur l’ensemble de ces programmes est tel, aujourd’hui, qu’on peut les classer selon qu’ils sont uni-ou multi-sensoriels (Séassau et al., 2023), ces derniers ayant apparemment un impact positif à plus long terme.

Il y a donc bien un consensus international autour de l’intérêt de dispositifs associant étroitement les familles aux soins délivrés aux prématurés, dès l’hospitalisation.

Musicothérapie en unité néonatale

C’est dans le cadre de cette attention à l’environnement global du bébé et de sa famille que se sont développées depuis maintenant plusieurs décennies, des études contrées sur les effets de la musique en unité néonatale.

La prise en compte de la musique dans le développement psychique et physiologique du nourrisson ne date pas d’hier. Toutes les cultures accordent de l’importance à l’accueil musical du nouveau-né : en témoignent les répertoires de berceuses constitués par les ethnologues puis ethno-musicologues, depuis le travail d’Achille Millien et Jean-Grégoire Pénavaire (pour la France du XIXe siècle) jusqu’aux approches internationales plus récentes (Lortat-Jacob, 1992; Cayuela & Petit, 2023). Dans les années 2000, ce terrain est suffisamment balisé par les sciences humaines et sociales pour être devenu familier au corps médical (Leydier, 2007). La nouveauté va venir des études consacrées plus spécifiquement aux enfants nés prématurément : en 2007, un article de Shannon O’Gorman évoque une expérience australienne de chant adressé au bébé prématuré, dans la perspective d’une restauration du lien d’attachement (O’Gorman, 2007).

Mais pour un développement plus large de ces études sur les prématurés et la musique, il faut attendre les années 2010. Geneviève Schneider, musicienne, pionnière dans ces approches en France, témoigne alors des expérimentations menées dans des CAMSP et service de néonatologie depuis une décennie (Schneider, 2010). Ces démarches empiriques sont rapidement confortées par les premières études plus expérimentales, menées par des psychologues du développement, qui comparent les interactions vocales mères-bébés au mouvement des improvisations musicales, notamment sous l’angle de ce qui deviendra bientôt un concept central, la  synchronie (Gratier et Magnier, 2012). Partanen et ses collègues (2013) expérimentent une exposition prénatale à des stimuli musicaux, et parviennent à la conclusion que des représentations neuronales de cet air entendu in utero perdurent plusieurs mois chez les nouveau-nés. En 2012 paraît une étude thématique (overview) mettant à jour les connaissances relatives à la « musicothérapie fondée sur des données probantes » en unité de soins intensifs néonatals (Standley, 2012). Elle s’appuie sur des approches empiriques, et reconduit des préconisations un peu antérieures : l’écoute musicale aide à l’apaisement, renforce la succion du bébé, et peut constituer une base pour organiser une stimulation plus globale.

Une étude de Loewy (2015), menée au sein du Louis Armstrong Center for Music and Medicine (hôpital Mount Sinai Beth Israel, New York) témoigne de ces premières expériences de musicothérapie en service de néonatologie. L’orientation de ces premiers travaux est psychothérapeutique, et pensée principalement en direction des parents. Kobus et ses collègues soulignent ainsi (Kobus et al., 2022) que la pratique de la musicothérapie réduit le stress et les symptômes dépressifs des mères de prématurés. On retrouve ce type de conclusion (la musicothérapie favorable à la consolidation du lien et de l’attachement entre parent et enfant) dans de nombreuses publications (Ghetti et al., 2019 ; van Dokkum  et al., 2020 ; Kehl et al., 2020 ; Ettenberger et al., 2021 ; Janner et al., 2021 ; Kraft et al., 2021 ; Kobus et al., 2021 ; Gaden et al., 2022 – une étude aux résultats mitigés ). Yacobson et al. (en Israël, Norvège, Danemark), comme Gebuza et ses collègues (en Pologne), ont étudié la combinaison de musicothérapie et de peau-à-peau dans cet objectif (Yacobson, 2020 ; Gebuza et al., 2022) ; Brinkley et al (2023) étudient la combinaison de la musicothérapie et de l’ergothérapie. En 2021, la méta-étude menée par Costa et ses collègues (Costa, 2022) fait la différence entre « music medicine » et « music therapy » et conclut à des effets positifs (physiologiques et comportementaux) plus clairement mesurables lorsque les interventions sont confiées à un musicothérapeute.

Bientôt on se met à centrer ces études sur le bébé. Detmer et Whelan (2017) apportent en 2017 des éléments incitant à penser que des effets neurologiques de l’écoute musicale sont mesurables sur les bébés prématurés eux-mêmes, et suggèrent que dans les services ne disposant pas de programme de musicothérapie, les infirmières fassent usage de musique enregistrée. L’année suivante, l’étude de Palazzi et al., qui relève de la « narrative literature review », fait pour la première fois la distinction entre « stimulation musicale » et  « musicothérapie », constatant un effet plus significatif de la musique directement adressée au bébé (par rapport à la musique enregistrée)(Pallazzi et al, 2018). Une autre méta-étude, publiée par même année (Anderson & Patel, 2018), constate des effets sur le système cardio-pulmonaire et le comportement des nouveau-nés, mais d’une amplitude incertaine. L’étude appelle à des prolongements, notamment pour analyser les effets potentiels de la musique sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, les structures cérébrales et l’état cognitif et comportemental de ces enfants. Corrigan et ses collègues (Corrigan et al., 2022) proposent d’étudier la consolidation de ce lien mère-enfant à travers l’étude des battements de cœur, et même si leurs résultats ne sont pas significatifs, ils invitent à développer cette approche. La méta-étude menée en 2021 par Ormston et ses collègues à Londres (Ormston et al., 2022) porte sur des bébés ayant, suite à une naissance prématurée, des lésions cérébrales conduisant à réduire les manipulations, donc à priver les parents du contact physique avec leur bébé – la pratique musicale devenant alors une possibilité de lien parent-enfant sans manipulation. Un certain nombre d’études s’intéresse à la corrélation des effets sur le bébé et sur la mère – et dans ces études, la musicothérapie est souvent constituée par des chansons produites par la mère (Palazzi, Filippa et al., 2021 ; Palazzi, Meschini et al., 2021 ; Palaskar et al., 2023). Ces études s’intéressent alors à la dyade dans sa globalité, d’un double point de vue psychologique et physiologique : réduction de l’anxiété maternelle, de la  dépression et du stress maternel, et du côté des prématurés, prise de poids, durée d’hospitalisation, fréquence cardiaque et saturation en oxygène.



Le service néonatalogie de l’hôpital de Pau chante pour les bébés © Crédit photo : Angel Ruols (https://www.sudouest.fr/culture/programmes-tv/hopital-de-pau-le-service-neonatalogie-chante-pour-les-bebes-3549817.php)

On sent que dans ce tournant des années 2020 où la pratique de la musicothérapie en néonatologie s’est développée, les chercheurs aimeraient en savoir davantage sur les effets réels et précis de ces stimuli musicaux sur la physiologie des bébés, ce qui se traduit par la multiplication de méta-études (Foroushani et al., 2020 ; Yue et al., 2021 ; Mohan et al., 2021 – une étude très circonspecte), ainsi que par des études portant sur la qualité des mesures elles-mêmes (Gaden  et al., 2023).

En 2019, l’expérience de Lejeune et ses collègues (Lejeune et al., 2019) évalue à 12 et 24 mois les effets de l’écoute musicale en USIN (unité de soins intensifs néonatals) sur le développement cognitif et émotionnel d’enfants prématurés, à partir de l’échelle de Bayley et du Laboratory Temperament Assessment Battery, et conclut à des effets prometteurs de la musicothérapie sur les mécanismes émotionnels des enfants à 12 et 24 mois. La même année, Lordier et al. essaient d’en savoir plus sur le traitement du stimulus auditif par le cerveau du bébé prématuré, pour comprendre la connectivité effective du cortex auditif primaire avec l’ensemble du cerveau du nouveau-né (Lordier, Loukas et al., 2019). Leur expérience suggère que l’exposition à la musique dans l’environnement de l’unité de soins intensifs néonatals peut induire des changements dans la connectivité fonctionnelle du cerveau qui sont associés au traitement de la musique. Une autre publication de la même équipe (Lordier, Meskaldji et al., 2019) précise que l’exposition des prématurés à la musique conduit à des architectures cérébrales fonctionnelles plus proches de celles des nouveau-nés à terme, ce qui prouverait que la musique a un effet bénéfique sur leur cerveau. Arnon  et al.ont comparé le niveau de bruit dans les chambres où on pratiquait la musicothérapie et les autres chambres, et concluent que l’introduction de la musicothérapie, sous toutes ses modalités, réduit significativement le niveau de bruit dans l’unité, ce qui est bénéfique au développement neurologique du bébé (Arnon et al., 2022).

À partir de 2020, il est considéré comme acquis que la prématurité modifie les trajectoires de développement typiques, et que des interventions préventives peuvent tenter de moduler ces trajectoires de développement. La plupart concernent la musique, mais Petra Hüppi, Pierre Kühn, Manuela Filippa et leurs collègues, et de plus en plus d’équipes dans le monde, vont insister de manière plus précise sur la question de la voix, notamment maternelle (Filippa, 2020 ; Ghetti, 2023 ; van Dokkum et al., 2023).

Autour de Petra Hüppi, Sa de Almeida et al., considérant que l’écoute de la musique déclenche des substrats neuronaux impliqués dans le traitement socio-émotionnel, suggèrent qu’elle pourrait influencer les réseaux formés tôt dans le développement et connus pour être affectés par la prématurité ; pour cela, l’équipe utilise l’IRM, et réussit à montrer que la maturation de la substance blanche des prématurés est significativement améliorée dans les radiations acoustiques. Autrement dit, l’intervention musicale aurait un effet structurel de maturation sur les voies neurales de traitement auditif et émotionnel, au cours d’une période clé du développement cérébral des prématurés (Sa de Almeida  et al., 2020 ; id., 2023). Une expérimentation menée en 2021 en Chine par Ren et al. souligne que les effets de la musicothérapie sur la connectivité fonctionnelle cérébrale ne sont perceptibles que si cette thérapie est prolongée (Ren et al., 2021). Akiyama et ses collègues (2021) proposent d’utiliser l’électro-encéphalogramme pour mesurer ces effets de l’écoute musicale sur la connectivité fonctionnelle. L’étude de Sorensen et ses collègues porte plus spécifiquement sur la musicothérapie en soins cardiaques néonatals (Sorensen et al., 2022) – intervention d’un niveau assez faible : des enregistrements diffusés par les infirmières à des bébés se remettant d’une intervention. Bağli et ses collègues trouvent une meilleure oxygénation cérébrale chez les bébés qui écoutent de la musique (enregistrement de musique classique ou berceuse chantée par la mère) pendant l’alimentation (Bağli et al., 2023).

En 2023, la méta-étude menée par Halsbeck et ses collègues (Halsbeck et al., 2023), reprenant les résultats de nombreuses expérimentations, produit des conclusions mitigées. Mais la raison de ce bilan en demi-teinte réside dans la très grande diversité des dispositifs qui ont été pris en considération par cette méta-étude. Leur variété est évidemment une richesse : elle prouve souvent la preuve d’un bon ajustement des pratiques à la diversité des terrains. Cette diversité des études tend pourtant à se réduire à mesure que les études portant sur les interventions musicales se développent, et donc se spécialisent. L’une des voix de spécialisation concerne l’étude plus spécifique des interactions vocales, notamment la voix de la mère

La voix maternelle et le bébé prématuré

Sans surprise, les études sur les effets de la voix chez les bébés prématurés s’enracinent dans les connaissances, acquises durant les années 1990, sur la sensibilité des nouveau-nés à la voix maternelle (Fifer & Moon, 1997) – en particulier les travaux de psychologie du développement qui mettent en avant les dimensions rythmiques et synchroniques des interactions vocales entre mères et bébés (Gratier, Devouche et al., 2015).

Ces études ont également pour contexte les programmes qui mettent l’accent sur l’environnement sensoriel du bébé né prématurément, comme le NIDCAP (Newborn Individualized Developmental Care and Assessment Program). Ces programmes s’appuient sur le constat que la rupture avec l’environnement utérin et les stimulations atypiques subies par les grands prématurés en postnatal peuvent altérer leur bien-être, leur stabilité physiologique et comportementale, et les empêcher de percevoir un certain nombre de signaux sensoriels maternels. Les aménagements promus par ce type de programme concernent autant l’architecture que le matériel, mais aussi bien sûr l’activité humaine dans le service – des gens qui parlent (Kuhn et al., 2011). Dans les années 2010 commencent donc à apparaître des études portant sur la voix, notamment maternelle, dans les services de néonatologie.

L’une des pistes développées a porté davantage, dans un premier temps, sur les effets de la voix entendue sur le développement cognitif et langagier du bébé, à moyen terme (Caskey et al., 2014). « Voix » était donc ici compris comme avant tout « support de langage ».

Mais très vite se déploient des études centrées davantage sur la dimension sensorielle du contact avec la voix maternelle. Piccioloni et al. (2014), à partir d’une étude menée sur 71 prématurés pensant moins d’1,5 kg à la naissance, suggèrent que exposition précoce à la voix maternelle exerce un effet bénéfique sur le développement autonome et neurocomportemental des prématurés. En 2016 une équipe de neurologues (Lejeune et al., 2016) souligne à quel point un environnement bruyant, notamment les alarmes fréquentes dans les services de néonatologie, perturbe fortement le fonctionnement sensoriel général des bébés prématurés. Dans les mêmes années, Webb et ses collègues comparent le cortex auditif bilatéral de prématurés ayant entendu des enregistrements de la voix et des battements de cœur de leur mère, avec celui de bébés qui ont simplement entendu les bruits ambiants de l’unité de soins ; cela leur permet de conclure que le cortex auditif s’adapte mieux aux sons maternels qu’aux bruits de l’environnement (Webb et al., 2015).

En 2017, Manuela Filippa, dont la thèse de psychologie du développement portait précisément sur la voix maternelle et le bébé prématuré (2013), coordonne avec Pierre Kuhn et Björn Westrup un volume d’études intitulé Early Vocal Contact and Preterm Infant Brain Development. Bridging the Gaps Between Research and Practice (2017). L’ouvrage synthétise les connaissances à jour : Pierre Kuhn, André Dufour et Claire Zores exposent ce qu’on sait alors du développement anatomique et fonctionnel du système auditif des prématurés. Fabrizio Ferrari et al. suggèrent que l’exposition à la voix maternelle permet de stabiliser les fonctions neurovégétatives du bébé. Manuela Filippa présente ses expérimentations sur la parole directe et le chant adressés par la mère à son bébé prématuré en unité néonatale. La même année, une revue de littérature menée par Filippa et ses collègues, incluant plus de 500 prématurés durant une quinzaine d’années (2000-2015), suggère que l’exposition à la voix maternelle entraînerait une stabilisation physiologique et comportementale des prématurés, avec moins d’événements cardiorespiratoires. Une autre revue de littérature presque concomitante (Saliba et al., 2018) porte sur les voix non-maternelles : les stimuli vocaux augmenteraient la stabilité des prématurés en termes de fréquence cardiaque, de fréquence respiratoire, de saturation en oxygène et de mesures comportementales. Mais les deux études concluent que les données recueillies ne constituent pas des “résultats probants” au sens qu’on donne actuellement à cette formule : des études plus précises restent à mener, en affinant les connaissances. Les études vont donc se multiplier et se raffiner à partir de ce tournant des années 2020.

Un certain nombre de travaux, poursuivant les connaissances acquises dans l’observation des bébés nés à terme, vont alors se concentrer sur les  interactions entre mère et bébé autour de moments de partage vocal. Filippa et ses collègues (2018) s’intéressent à l’association entre la voix maternelle et ses modulations, et les expressions faciales manifestées par le bébé prématuré : la voix maternelle dirigée vers le nourrisson présente des qualités émotionnelles plus marquées lorsque les nourrissons manifestent un changement de comportement que lorsqu’ils sont passifs et sans expression – on est donc bien devant une situation interactive. Filippa et Grandjean (Filippa, Monaci, Grandjean, 2019) approfondissent leurs recherches sur les paramètres vocaux des mères s’adressant à leur bébé prématuré, et montrent que les modulations de la voix traduisent à la fois des réactions aux expressions du bébé, et à la fois l’expression des émotions maternelles.  Carvalho et ses collègues étudient à leur tour les vocalisations des bébés prématurés en réponse à la parole ou au chant adressés par la mère, et montrent qu’ils vocalisent plus naturellement après le chant de la mère qu’après sa parole (Carvalho et al., 2019). En 2019, une courte méta-étude de Williamson et al. Montre qu’il n’y a aucun effet négatif de la voix maternelle (ouf !), et que les résultats existants encouragent à en développer l’usage au cours des soins ordinaires (Williamson et al., 2019).

En 2020, Manuela Flippa et Didier Grandjean coordonnent un numéro spécial de la revue Journal of Nonverbal Behavior consacré à la communication non-verbale dans une perspective développementale (vol. 44 n° 4, Filippa & Grandjean, 2020). Filippa et al. (Filippa et al., 2020) y développent les résultats de leurs études sur les réponses comportementales des nourrissons à des stimuli sociaux externes, et montrent une augmentation des comportements d’auto-toucher et d’ouverture des yeux pendant les chansons et les discours dirigés par la mère. Saliba et ses collègues ont testé les réponses des prématurés à la voix de la mère mais aussi du père, et montrent que l’une et l’autre voix produisent un effet « éveillant » sur le comportement du bébé prématuré (Saliba et al., 2020) – résultats confirmés par la revue de littérature menée en 2023 par Jasin et ses collègues (Jasin et al., 2023). En 2021, Monaci et al., ont interrogé la pertinence du modèle de la « musicalité communicative » de Trevarthen pour comprendre les interactions vocales précoces entre mères et bébés prématurés (chant et parole adressés) ; ils montrent que le sentiment d’efficacité des mères s’accroît à mesure que l’expérience se renouvelle (Monaci et al., 2021).  L’année suivante, Flippa et ses collègues montrent que le chant maternel renforce l’activité vagale des prématurés à court terme, alors que la parole contingente ne produit pas cet effet – retrouvant l’esprit des résultats de Carvalho en 2019 (Filippa et al., 2022). Dans le but de rechercher des effets positifs de la voix maternelle sur l’ajustement entre mère et bébé prématuré, Hirscher et ses collègues (Hirscher et al., 2023) ont mesuré le taux d’ocytocine, un neuropeptide régulant la réponse inflammatoire et favorisant le lien mère-enfant, dans la salive de la mère, soit pendant qu’elle parle à son bébé, soit pendant qu’elle parle à son bébé tout en le touchant – c’est cette dernière combinaison qui produit le meilleur effet sur l’équilibre hormonal maternel entre l’octytocine et le cortisol. Plus récemment, on a cherché à comprendre de quelle manière le cerveau du bébé prématuré gérait la reconnaissance des voix. Filippa et ses collègues ont montré par des électro-encéphalogrammes que les nourrissons prématurés réagissent sélectivement aux voix étrangères dans les deux hémisphères temporaux et qu’ils manquent de réponses cérébrales sélectives à la voix directe de leur mère, contrairement aux bébés à terme (Filippa, Benis et al., 2023).

Ce rapide passage en revue des acquis récents de la recherche montre qu’il s’agit d’un champ extrêmement neuf et stimulant. Les approches des effets de la voix, notamment maternelle, sur le comportement et le développement du bébé prématuré gagnent en précision, et vont dans le sens d’une incitation faite aux parents à parler à leur bébé. C’est notamment dans ce contexte d’une attention fine portée aux interactions vocales précoces qu’on peut penser la question des lectures adressées aux bébés prématurés.

Lire aux bébés en unité néonatale

La lecture est une intervention facile à monter, elle est centrée sur la famille, elle fait usage de la voix parlée, et en particulier celle des parents. Si l’idée de lire des histoires à des bébés prématurés apparaît dès le début des années 2000 dans une courte publication de la revue Neonatal Network (avec un titre un peu provocateur, à la mesure de l’incongruité de la proposition : « “Womb” literacy: reading to infants in the NICU » ; Jones & Englestad, 2004), il faut plutôt attendre les années 2010 pour voir apparaître des articles scientifiques sur le sujet.

Pour comprendre cette apparition, tardive mais assez argumentée, de programmes de lecture à des bébés prématurés, il faut avoir en tête le contexte. Un consensus international émerge dans les années 1980, à partir des États-Unis, des pays anglophones, puis plus largement en Europe, en faveur d’une exposition très précoce des bébés à la lecture, s’appuyant notamment sur le corps médical et les soins pédiatriques de routine. Il s’agit, dans ce cadre, de prévenir des retards de langage et des fragilités cognitives qui à leur tour produiraient des difficultés d’insertion scolaire, menant in fine à la reproduction de situations de relégation sociale. Le programme américain Reach Out and Read, né à Boston en 1989, constitue le modèle de ces dispositifs d’intervention, décliné sous des versions un peu différentes au gré des particularismes nationaux. Rapidement accompagné de publications scientifiques visant à en mesurer les effets réels, le programme est globalement centré sur les acquisitions langagières, dont la littérature prouve rapidement l’étroite corrélation avec le nombre d’histoires entendues dans la petite enfance.

Un élargissement des disciplines intéressées par ces questions (pédiatrie, sciences du langage, sciences cognitives, psychologie du développement, psychiatrie, travail social, sciences de l’éducation…) permet au fil des décennies d’affiner la connaissance concernant les modalités de lecture les plus bénéfiques aux acquisitions langagières des jeunes enfants, ainsi que les contextes d’acceptabilité  de ces démarches par les familles – de catégories sociales défavorisées, de provenance ethnico-linguistique minorisée. Des programmes se mettent en place au sein du système médical, depuis les consultations pédiatriques de routine jusqu’aux services pédiatriques hospitaliers. Curieusement, les travaux scientifiques consacrés à ces programmes s’intéressent assez rarement au contenu des livres – et quoi qu’il en soit, ce n’est jamais sous un angle littéraire qu’ils sont examinés, ce qui peut paraître paradoxal lorsque, dans le même temps, le mouvement de légitimation des livres destinés aux enfants aboutit à la généralisation de l’expression « littérature jeunesse » (children’s literature) pour désigner cette production.

Ainsi, lorsqu’on commence à suggérer qu’il pourrait être utile de lire des histoires à des bébés prématurés au sein même des services de néonatologie, on peut s’appuyer sur une littérature abondante ayant d’ores et déjà apporté les preuves des effets positifs du partage de lecture avec de très jeunes enfants sur leurs compétences linguistiques et cognitives à court, moyen et long terme. La logique est la suivante : puisqu’il est prouvé que le partage de lectures avec les bébés les aide à développer leurs compétences langagières, et que d’un autre côté on sait que les bébés prématurés présentent plus de risques de développer des retards de langage (Rand & Lahav, 2014), alors des interventions précoces reposant sur le partage de lecture avec des bébés prématurés pourraient être de nature à prévenir l’apparition de ces difficultés d’acquisition du langage.

Séance de lecture partagée à la PMI du Sanitas à Tours avec l’association Livre Passerelle (37)
© Louise Oligny – Agence quand les livres relient / lirealepmi.fr

D’abord le lien…

Pourtant, dans un premier temps, les articles évoquant ces programmes de lecture ne mettent pas en avant la question du développement du langage : c’est bien davantage, à très court terme, la qualité du lien entre les parents et leur bébé qu’on cherche ainsi à améliorer. L’étude pionnière de Larivière et Rennick, à l’hôpital pédiatrique de Québec, souvent citée parce qu’elle est ancienne, repose simplement sur des questionnaires adressés aux parents avant puis après l’introduction d’un programme de lecture dans le service (Lariviere & Rennick, 2011). 69% des parents ayant bénéficié des lectures ont déclaré que la lecture les aidait à se sentir plus proches de leur bébé, et 86 % ont déclaré qu’elle était agréable. Les parents ont fait état d’un sentiment accru de contrôle et de normalité, ainsi que d’une plus grande intimité avec leur enfant. On leur demandait aussi s’ils continuaient à lire à leur bébé trois mois après la sortie de l’unité : 55% d’entre eux déclaraient lire plus de 3 fois par semaine à leur bébé – exactement le double des parents n’ayant pas rencontré l’opération au cours de leur séjour en néonatologie. On le voit à travers l’esprit de cette étude pionnière : l’objectif de cette opération est mixte, il vise à la fois à vivifier le lien parent-enfant au moment de l’hospitalisation, en créant le prétexte à une interaction langagière, et à la fois à créer des habitudes familiales de littératie précoce, dont on a tout lieu de penser qu’elles seront favorables au développement ultérieur des bébés.

Les conclusions apportées par Biasini et ses collègues de Bologne en 2015 vont exactement dans le même sens (Biasini et al., 2015 ; Neri et al., 2021) : on a prêté un album aux parents de bébés prématurés dès la naissance, en leur recommandant de lui en faire la lecture aussi souvent qu’ils le penseraient possible ; et on le leur a ensuite donné au retour à la maison. Les parents ont ensuite fait l’objet d’un questionnaire (entre 6 et 12 mois après la sortie de l’enfant), et le bébé a été testé à 18 mois sur le plan auditif et langagier (Griffiths Mental Development Scale). Les conclusions sont les mêmes : l’intervention lecture rapproche les parents de leur bébé, et favorise l’instauration de pratiques familiales de lecture.

…puis le développement cognitif

La même année, une étude secondaire menée à partir des données d’une cohorte aux États-Unis a l’intérêt de concerner un grand nombre d’enfants (Braid & Bernstein, 2015) : 1400 enfants nés prématurément (22-36 semaines de gestation), évalués à l’âge de deux ans avec l’échelle Bayley Scales of Infant Development Research Edition. Sans grande surprise – car ces résultats confirment ce qui s’observe dans la population générale (Desmurget, 2023) – l’étude relève que lire plus de deux fois par semaine est associé à des scores de développement cognitif plus élevés. La fréquence hebdomadaire des lectures connaît des variations liées au niveau d’éducation de la mère et à ses caractéristiques socio-ethniques.

Développement de programmes de lecture

Des interventions de lecture en néonatologie commencent donc à apparaître aux États-Unis, en particulier en Californie. Le Journal of the California Perinatal Association s’en fait le témoin en 2016 (Rubinos et al., 2016), et l’hôpital universitaire de San Diego met en place le programme « Wee Reads » pour offrir aux parents, aux bénévoles et au personnel des possibilités de lecture et de sensibilisation à la lecture. En 2018 à Boston, cité de naissance du programme Reach Out and Read, une version pilote de ROR adaptée aux bébés prématurés est implantée dans le service de néonatologie, d’abord au Boston Medical Center, puis au Brigham and Women’s Hospital (Levesque  et al., 2018 ; Erdei et al., 2023).

Le programme « gosling » ((« gosling » désigne une petite oie, le nom du projet vient de « Mother Goose on the Loose », un programme de littératie précoce qui a fourni l’idée pour ces interventions en néonatologie.)) implanté dans l’unité de néonatologie de l’hôpital universitaire du Maryland repose sur la prise de conscience que les chambres individuelles proposées aux familles sont soupçonnées de favoriser des retards de développement, du fait de moindres stimulations (Diamant-Cohen et al., 2018). Il s’agit ici moins de lire que de réactiver la pratique des comptines, considérée par les psychologues du développement comme les spécialistes de littérature comme le fondement traditionnel de la littératie. Dans le cadre de « Gosling », les comptines, parfois revisitées pour s’adapter au contexte de la néonatologie, sont enseignées aux parents, afin de les aider à créer des environnements nourrissants pour leurs enfants et renforcer leurs compétences. Des séances collectives d’« entraînement » ont été imaginées pour les parents, avec beaucoup de succès malgré des réticences initiales : il s’agissait à la fois de découvrir des activités langagières à pratiquer avec les bébés prématurés, mais aussi de mieux identifier les différents états des bébés prématurés afin de savoir s’y ajuster. Là encore, l’objectif du programme est multiple : améliorer les interactions positives entre parents et bébés, renforcer l’attachement, favoriser l’acquisition de compétences linguistiques et d’alphabétisation chez les jeunes enfants. Au milieu de la petite vidéo ci-dessous, on voit une jeune mère souriante se régaler à lire Goodnigh moon à son bébé…

NICU Mother Goose on the Loose Goslings Program

L’expansion continue. En 2018, dans la région de Cincinatti, on implante un programme dans toutes les unités de néonatologie, « NICU Bookworm », dans le cadre du suivi NIDCAP (soins de développement), et on mesure par un questionnaire la manière dont les familles ont intégré ou pas ces pratiques de lecture. Les résultats sont assez intéressants : on constate un plus grand changement de pratique dans les milieux socialement très défavorisés, dont les enfants sont jugés « à haut risque » (Lacina  et al., 2020 ; Jain et al., 2021). Ce programme comprend la formation du personnel, la sensibilisation des parents, et la création d’un environnement propice à l’alphabétisation. L’évaluation porte sur des critères relevant des pratiques culturelles et du travail social mises en lien avec les capacités cognitives (sous-échelle READ du StimQ Cognitive Home Environment Questionnaire, un outil créé au sein de la New York University et souvent utilisé dans le cadre du programme Reach Out and Read, voir Mendelsohn, 1999). Le programme “NICU Bookworm” s’étend – la vidéo ci-dessous vient de l’hôpital UAB à Birmingham (Alabama).

Sweet Little Baby (NICU Lullaby)

Dans un premier temps, toutes ces publications se contentent de décrire des programmes et leur efficacité pratique, sans en évaluer scientifiquement les résultats – l’évaluation du programme Goslings menée en 2019 tient d’avantage de l’évaluation d’efficience que de la recherche fondamentale (Shanty  et al., 2019). Néanmoins, on voit apparaître la mention des lectures adressées aux bébés parmi les critères qui permettent d’évoquer le degré d’implication des parents dans les soins donnés à leur bébé hospitalisé (Kim et al., 2021).

Des études plus expérimentales

C’est à partir de la fin des années 2010 qu’apparaissent les premières études concrètes. En 2020 est soutenu la première thèse sur le sujet, à Pittsburg : Lauren Quigley rédige une thèse de psychologie qui montre qu’une intervention de lecture soutient la relation d’attachement croissante entre la mère et l’enfant et atténue jusqu’à un certain degré le stress maternel (Quigley, 2020). À Stanford (CA) et Washington, on mesure la stabilité cardio-respiratoire de grands prématurés ((nés entre 23 et 31 semaines de gestation et âgés de 8 à 56 jours au moment des lectures.)) pendant que leurs parents leur font la lecture ((3h et 1h avant la lecture / pendant la lecture / 1 h après la lecture.)) et on constate moins d’épisodes de désaturation (moins de 85 %) pendant qu’avant l’exposition à la lecture – un effet positif qui peut perdurer jusqu’à une heure après (Scala et al., 2018). En 2019, l’étude de Shellhaas et ses collègues (Michigan) s’intéresse à l’effet de la lecture maternelle, enregistrée, sur le sommeil du bébé prématuré. Les chercheurs constatent que la voix de la mère lisant une histoire aide les bébés nés à plus de 35 semaines de gestation à soutenir leur éveil ; et que, sur les enfants plus jeunes, ces enregistrements ont aussi pour effet de protéger le sommeil du bébé contre le bruit ambiant du service (Shellhaas et al., 2019).

The Books for Babies program, Toronto

À Taixan, au sein du Chang Gung Memorial Hospital, une équipe conclut à l’efficacité d’une histoire lue par la mère (préalablement enregistrée) sur la réduction de la douleur du bébé prématuré lors d’une piqûre au talon (Yu et al., 2022). Une équipe néerlandaise tente à partir de 2022 de comparer les effets d’ « interventions communicatives » relevant de la musicothérapie mais aussi de la lecture de textes rythmés sur la variabilité du rythme cardiaque des prématurés – mais les résultats sont insuffisamment significatifs, du fait du trop grand nombre de pratiques différentes évaluées (Varisco et al., 2022). En 2023, Kale et ses collègues publient les résultats d’une expérimentation menée en Inde avec le programme Reach Out and Read appliqué de la naissance à 6 mois, et concluent à son efficacité en termes de trajectoires de développement du mouvement général des prématurés (Kale et al., 2023). Les études se multiplient, donc, et abordent des dimensions diverses, ce qui souligne les intérêt multiples suscités par la lecture, mais dans le même temps empêche de comparer les études puisqu’elles sont si différentes dans leurs méthodologies comme leurs objectifs.

Deux axes cependant se dégagent, donnant lieu à des études bien plus approfondies que précédemment : la compréhension de ce qui se joue, à l’occasion des lectures, en termes de développement des capacités langagières futures du bébé ; et l’examen détaillé des effets des lectures sur le lien mère-enfant, envisagé en termes de synchronie.

Développement futur du langage

À Stanford, on lance en 2019 une étude randomisée destinée à mesurer les effets de l’exposition à la parole maternelle sur des grands prématurés, en termes de développement ultérieur du langage (entre 12 et 18 mois d’âge corrigé, via un questionnaire aux parents) mais aussi en mesurant le développement de la substance blanche par IRM (Brignoni-Pérez  et al., 2021). L’étude ambitionne de faire progresser la compréhension théorique de la manière dont l’exposition précoce au langage modifie directement la structure du cerveau pour l’apprentissage ultérieur du langage. Pour cette étude – et c’est en cela qu’elle m’intéresse – les chercheurs ont choisi d’augmenter l’exposition des bébés du groupe test à la parole maternelle en demandant aux mères de s’enregistrer lisant un livre pour enfants ; l’enregistrement est alors diffusé au bébé via un ipod placé dans l’incubateur, les bébés du groupe témoin ayant un ipod qui ne diffuse pas de voix maternelle.

Image extraite de l’article d’Erin Graham, “Storytime at NICU”, 18 décembre 2019, sur le blog pédiatrique de Stanford.

L’hôpital de Rhode Island, qui s’intéresse de près aux effets du langage parental sur les vocalisations des bébés prématurés (Caskey et al., 2011), publie en 2022 les résultats d’une étude randomisée reposant sur la lecture par les parents de grands prématurés (Mayne et al., 2022). Le processus est méticuleusement décrit. Tous les parents de l’étude ont été sensibilisés à l’importance de la stimulation de leur bébé par la parole, mais seuls ceux du groupe test ont reçu des albums pendant la phase d’expérimentation (les parents du groupe témoin ont reçu leurs albums à la sortie de l’hôpital). À ces parents du groupe test on a aussi proposé une démonstration de lecture expressive (faite par le chercheur porteur du projet), ainsi qu’une sensibilisation au « parler-bébé » dont la prosodie est si particulière, à la question du récit, et à l’attention conjointe. Ces sessions se passaient de manière standardisée, dans la chambre familiale. Les mesures comparatives ont été réalisées à partir du système LENA© Natural Language Study (Canault et al., 2017), et les livres fournis par le programme Reach Out and Read local, ainsi que par l’association philanthropique March of Dime vouée à la santé maternelle et infantile. Le dispositif LENA© enregistre et mesure les paroles parentales en termes de nombres de mots, mais aussi les interactions langagières parent-bébé en termes de « tour de parole », en tenant compte des vocalisations du bébé. Chaque bébé (groupe test et groupe témoin) a fait l’objet d’un enregistrement continu de 16h à trois reprises : aux 32e, 34e et 36e semaines. Pendant ces 16 heures, un segment particulier de 15 minutes fait l’objet d’un traitement à part : la mère prend son bébé dans les bras pendant 5 minutes ; au bout de 5 minutes, les mères du groupe test reçoivent un album avec la recommandation de le lire et d’interagir avec leur bébé, tandis que les mères du groupe témoin se contentent de continuer à interagir à leur guise ; puis pendant les 5 dernières minutes le bébé est replacé dans son berceau ou son incubateur, sans instruction particulière donnée aux mères. Les résultats  ont surpris les chercheurs, qui imaginaient un effet positif des lectures sur le nombre de mots employés par les parents ou sur les vocalisations des bébés : or seuls les « tours de parole » ont augmenté (les tours de parole englobent l’expérience sociale entre une mère et son nourrisson, au cours de laquelle la mère parle au nourrisson tout en suscitant l’attention conjointe).

L’intérêt de cette expérimentation, pionnière, consiste dans ce qu’elle nous apprend sur le développement du langage des prématurés à court terme : on croyait que les pleurs étaient la première base du langage vocal chez les prématurés, or les enregistrements réalisés dans ce cadre ont montré que ces bébés pouvaient produire très tôt (34 à 36 SA) des vocalisations distinctes des cris, ce qui indique une exploration vocale précoce chez le nourrisson. Par ailleurs, on sait ce sont précisément les tours de parole, et non le nombre de mots des adultes, qui sont en corrélation avec l’augmentation du QI, de la compréhension verbale et du vocabulaire,  via le développement de la connectivité neuronale dans les régions linguistiques de la substance blanche, et ce indépendamment du niveau socio-économique des familles (Gilkerson et al., 2018 ; et surtout Romeo et al., 2018). Cette étude est donc intéressante en ce qu’elle fait le lien entre pratique de la lecture en unité néonatale et développement de ces espaces de proto-conversation, qui pourraient être prédictifs d’une plus large place accordée au dialogue parent-enfant dans la petite enfance, elle-même favorable au développement cérébral.

Les résultats de cette étude sont confirmés dans un article plus récent (McGowan et al., 2024), qui met l’accent sur les sessions de sensibilisation proposées aux parents du groupe test, notamment lorsqu’on leur commente les résultats d’enregistrements de l’activité vocale dans la chambre de leur bébé pendant une durée d’une heure : cette démarche de feedback entraîne une prise en compte des effets concrets de leurs interactions avec leur bébé, et les incite à interagir verbalement avec lui, et à répondre à ses vocalisations. L’étude conclut qu’une intervention de sensibilisation de ce genre peut conduire à un changement de comportement précoce des parents en matière de langage ; ces changements, à leur tour, déterminent les résultats ultérieurs en matière de langage chez l’enfant. Limite toutefois : pour des raisons pratiques, l’étude n’a inclus que des parents anglophones, ce qui ne permet pas d’élargir les résultats à la question des parents dont la langue quotidienne n’est pas la lange majoritaire de l’unité néonatale – or la non-maitrise de la langue parlée par l’équipe médicale est un des facteurs de fragilité familiale devant la prématurité, hélas bien connu des équipes médicales.

Ofelia Gonzalez, “First Things Firts Partner and Tucson Medical Center create reading corner for babies in NICU”, 15 décembre 2022, sur le site de la fondation FTF en Arizona.

Ces résultats concernant les effets de la lecture sont intéressants à prendre en considération dans le cadre d’une attention à l’environnement langagier du bébé prématuré dans sa globalité. On a en effet pu montrer que si parents et soignants étaient convaincus de l’importance d’un environnement langagier riche pour le bébé, ils ne connaissaient pas forcément les raisons de cette importance, et parents et soignants avaient des perceptions différentes (Romeo et al., 2023). Assurer un développement neurocognitif optimal des enfants à risque suppose donc d’imaginer des interventions avec une double focalisation sur les familles et le personnel – les interventions à base de lecture ne faisant pas exception à ce principe.

Il y a là un premier axe de développement de la réflexion. Si les questions de développement neuronal sont de la stricte compétence des scientifiques, et si le développement langagier à moyen terme est du ressort des linguistes, en revanche la question de l‘esprit dans lequel peuvent se développer des actions de prévention reste à explorer.

Lien mère-enfant, synchronie, accordage

Le deuxième axe prometteur de développement de ces études porte sur le lien qui s’établit entre mère et enfant à l’occasion des lectures. En 2020, le Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens dépose un projet de recherche clinique centré sur l’étude de la synchronisation mère-bébé pendant la lecture. L’intérêt ici réside dans le fait que l’on ne demande pas directement aux mères de lire, mais qu’elles sont elles aussi « bénéficiaires » de la lecture oralisée (Centre Hospitalier Universitaire, Amiens, 2020). Le projet « Synchroprema » inclut notamment une thèse de médecine (Boissel, 2017), une revue de littérature (Boissel et al., 2022 a) ainsi que la validation d’un instrument  de mesure de la sensibilité maternelle aux interactions sociales avec son bébé, adapté aux prématurés dont l’âge est inclus entre 34 et 36 SA – les grilles de mesure existantes n’étant pas utilisables pour des bébés si jeunes (Boissel et al., 2022 b). Ces étapes préliminaires ont conduit Laure Boissel à engager une thèse de sciences, actuellement en cours, reposant sur l’hypothèse d’une synchronisation mère-bébé à l’occasion des lectures proposés, au sein du service, par l’équipe de psychiatrie de liaison. Le concept de « synchronie » comme modèle d’intersubjectivité est emprunté à Ruth Feldman (Feldman, 2007). Laure Boissel envisage de mesurer cette synchronisation de la mère et de son enfant sur le plan physiologique (par la mesure du tonus vagal de la mère et du bébé), sur le plan endocrinien (par la mesure du couple ocytocine/vasopressine) et sur le plan comportemental (à partir d’observations menées selon la méthode Esther Bick). Les résultats préliminaires de cette expérimentation sont prometteurs, en ce qu’ils témoignent effectivement de cette synchronisation au sein de la dyade à l’occasion de la lecture, effet qui perdure après l’intervention. On attend donc avec intérêt la publication finale de la thèse.

Ces deux angles de l’analyse (langagier et synchronique) sont parfaitement convergents. En effet, une meilleure relation précoce de la mère à son enfant et un attachement plus sécure de l’enfant à ses parents ont des chances de conduire à l’instauration plus aisée de proto-conversations puis de dialogues riches, qui conditionnent à leur tour un meilleur développement de la connectivité neuronale de l’enfant. En ce sens, la santé somatique de l’enfant, la dimension psychique du lien d’attachement entre l’enfant et ses parents, et la qualité « sociale » du langage échangé autour du bébé entretiennent des liens très étroits, ce qui fait signe vers une approche holistique du bébé hospitalisé en néonatologie, incluant les dimensions psycho-affectives et sociales de la parentalité. Au-delà de la seule survie, le bon développement neuronal de l’enfant, gage d’une vie de qualité, est tributaire de l’instauration d’un climat psychique, affectif et langagier qui lui, ne relève pas de la technicité d’un service médical de pointe, mais qui peut s’inscrire dans un certain nombre de propositions dont la lecture.

Freins, facilitateurs, déploiement des programmes

Ces résultats convergents commencent ainsi à apporter la preuve de l’intérêt pluriel de programmes de lecture proposés en néonatologie. Les professionnels concernés cherchent donc à lever les obstacles à leur implantation et à l’engagement des parents. Hill et ses collègues (Philadelphie) ont mené des entretiens avec des parents pour comprendre pour quelles raisons ils ne mettent pas spontanément en œuvre ces lectures avec leur bébé (trop de choses à faire, et pas de conscience claire de l’intérêt de ces lectures pour leur bébé), et quels éléments de contexte les y pousserait (une personne de confiance, et une sensibilisation à l’intérêt des lectures pour le développement de leur bébé) (Hill et al., 2023). Il faut à mon avis tirer tout le parti possible de cette étude. Le contexte nord-américain est différent : différence de culture de l’écrit, différence de rapport à la littératie, différence de système de santé, qui fait que les éléments de diagnostics peuvent ne pas se superposer avec précision. Mais certains phénomènes pointés par l’étude sont de toute évidence à prendre très au sérieux. Par exemple, le fait que les parents de bébés prématurés reçoivent déjà beaucoup d’injonctions…

À New York, au sein de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai, Bernard et ses collègues analysent les attitudes des familles et du personnel autour des lectures partagées, afin de mieux cerner les éléments qui affectent favorablement ou défavorablement leur pratique (Bernard et al., 2023). À Cleveland, Latif et ses collègues ont monté une opération de dix jours destinée à évaluer ce qui fonctionne et pourrait mieux fonctionner dans ce domaine (Latif et al., 2023). Un « marathon de lecture » (Read-a-thon) de dix jours a été testé afin d’identifier obstacles et facilitateurs, à l’aide d’approches quantitatives et qualitatives (entretiens, enquêtes, examen de documents). Des revues de littérature sont lancées par plusieurs équipes, ce qui témoigne de l’intérêt de nombreux services de néonatologie (Boissel et al., 2022 ; Joaquim et al., 2023). Tous ces travaux, qu’ils soient préalables à une étude randomisée, ou qu’ils cherchent à valider empiriquement la plus ou moins grande efficacité d’un dispositif mis en place, en appellent à des études plus détaillées, plus poussées, plus représentatives portant sur les effets de la lecture sur les bébés prématurés et leur famille.

Un cercle vertueux semble s’être mis en place en Amérique du Nord : les résultats positifs des études exploratoires incitent à mettre sur pied des programmes de lecture, et leur existence suscite des envies d’en savoir plus, d’où de nouvelles recherches. De nombreuses expérimentations de programmes de lectures en néonatologie se sont donc déployées aux États-Unis, ce qui suit la logique d’installation des programmes du type Reach Out and Read. Il est probable que d’autres expérimentations, ailleurs dans les pays développés, se soient mises en place sans qu’en témoignent des publications scientifiques. Quoi qu’il en soit un témoin permet de vérifier que ces préconisations sont d’ores et déjà en train de se transformer en une véritable “culture de la lecture en néonatologie” : une simple recherche avec les mots « NICU + reading » dans un moteur de recherche permet de constater que des dizaines d’hôpitaux,  en Amérique du Nord, ont mis en place des propositions de lectures adressées aux parents de bébés prématurés. Ils sont présentés ci-dessous

Des programmes hospitaliers se diffusent

S’interrompt ici la stricte “revue de littérature” scientifique, pour faire place aux documents de communication grand public, qui s’adressent à des parents ou de simples citoyens et témoignent du fait que ces lectures n’apparaissent plus comme des initiatives pionnières bizarres, mais comme des interventions aux effets validés, qu’il convient désormais de faire connaître et de soutenir. Les informations qui suivent proviennent de la presse généraliste ou de sites institutionnels d’établissement hospitaliers et leurs supports de communication externes (comme des chaînes YouTube, etc.).

Les premiers témoignages datent des années 2015-2016, et concernent des expérimentations à Cleveland (Ohio) ou à l’hôpital Brigham de Boston, très proche du foyer de naissance de Reach Out and Read – ce dernier centre hospitalier met une brochure à disposition des parents, et propose un petit film montrant des parents à l’œuvre, lisant Bonsoir Lune en anglais et en espagnol :

Brigham Baby Academy from BWH Public Affairs on Vimeo.

Le site destiné aux parents Today’s Parents invite à la lecture en néonatologie dès 2017 et le quotidien Dallas News ou la chaîne NBC dès 2018. Puis ce sont les hôpitaux et les grands groupes de santé qui se mettent à faire la promotion, sur leurs canaux de communication privés, des programmes de lectures mis en place dans leurs unités néonatales : à Baltimore (programme « Gosling »), Philadelphie, San Diego, Birmingham, Milwaukee, Tucson, Orlando. L’hôpital de Stanford (San Francisco, Californie) met un point d’honneur à valoriser les lectures en néonatologie chaque mois de décembre depuis 2017 (Jenkins, 2017 ; Digitale, 2018 ; Graham, 2019, 2020, 2023 ; Valente, 2022).

Certains de ces articles mettent en avant des programmes d’ambition nationale. On a évoqué plus haut le rôle pionnier joué par le programme Reach Out and Read né à Boston. Il est décliné pour les unités néonatales, invente des modalités de partage large (notamment en créant deux épisodes de podcast sur le sujet, ici et ici) et s’implante par exemple à Cleveland ou Portland.

Awardee Benjamin Olshin (2020) The Children's Museum of Indianapolis
Babies with Books

Mais le succès majeur revient au programme « Babies With Books Read-a-thon », initiateur d’un marathon de lecture d’une dizaine de jours qui se pratique depuis 2020, et est suivi dans plus de 150 services de néonatologie. À l’origine, comme on le voit sur la petite vidéo ci-dessus, c’est un programme philanthropique né à Portland (Oregon), lancé par un adolescent et animé par des étudiants et des lycéens, et qui s’est répandu dans le pays depuis 2020, autour de plusieurs actions : la distributions de colis de livres à la naissance d’un bébé prématuré ; les lectures individuelles proposées dans les chambres par des adolescents ; et le marathon de lecture annuel. Ce « Read-A-Thon » se pratique désormais à Baton Rouge (Louisiane), à Oxnard et Sacramento (Californie), à Urbana (Illinois), à San Antonio (Texas), à Hartford (Connecticut), Pinehurst et Santa Clara (Caroline du Nord) – entre autres : car plus de 150 services de néonatologie sont concernés.

Les grands programmes de soutien aux soins de développement apportent leur voix à cette mise en valeur de la lecture : le NIDCAP australien » apporte son soutien au Little Readers Read-A-Thon.

Reading to your baby in NICU
Children, Young People and Families Health Services within Hunter New England Local Health District, NSW, Australia

Des programmes se développent aussi, avec moins d’ampleur, au Canada (en Alberta, Gomez, 2018 ; dans le Manitoba, Rzepecki, 2019 ; à Edmonton, La Rosa, 2020), en Australie, comme sur la vidéo ci-dessus (on en parle sur ABC News ou dans un blog). En revanche, pas d’initiative européenne visible sur le web.

*

Les lignes qui précèdent soulignent l’engouement récent des unités néonatales américaines pour les programmes de lecture offertes aux bébés et à leurs familles, programmes dont l’implantation est facilitée par la popularité de dispositifs anciens visant des enfants un peu plus âgés, de type Reach Out and Read. C’est à la faveur de ces implantations que se sont développées les recherches. Elles se déploient principalement dans les deux directions principales des actions de prévention dirigées vers les nourrissons. Selon qu’on met en avant la centralité du lien d’attachement ou les conditions du bon développement neuronal, on développe des recherches portant plutôt sur la synchronie mère-enfant ou plutôt sur les fonctions neurologiques et leurs conditions de développement. Bien que les approches, et les instruments d’exploration, soient fondamentalement différents, il n’y a pas de raison de penser, à ce stade, que ces deux voies d’exploration donnent des résultats divergents. Il n’en reste pas moins que les études sont à mener : c’est un vaste champ de réflexion et d’expérimentation qui s’ouvre ici. ‘Lisons aux nourrissons’ cherche à son tour à explorer de manière scientifique les effets de lectures offertes, en unité néonatale, aux bébés et à leurs proches.

Bibliographie

Akiyama Akiyoshi, Tsai Jeng-Dau, W Y Tam Emily, Kamino Daphne, Hahn Cecil, Go Cristina Y., Chau Vann, Whyte Hilary, Wilson Diane, McNair Carol, Papaioannou Vicky, Hugh Sarah C., Papsin Blake C., Nishijima Sakura, Yamazaki Toshimasa, Miller Steven P. et Ochi Ayako, « The Effect of Music and White Noise on Electroencephalographic (EEG) Functional Connectivity in Neonates in the Neonatal Intensive Care Unit », Journal of Child Neurology, Janvier 2021, vol. 36, no 1, pp. 38‑47.

Anderson Dane E. et Patel Aniruddh D., « Infants born preterm, stress, and neurodevelopment in the neonatal intensive care unit: might music have an impact? », Developmental Medicine and Child Neurology, Mars 2018, vol. 60, no 3, pp. 256‑266.

Arnon Shmuel, Epstein Shulamit, Ghetti Claire, Bauer-Rusek Sofia, Taitelbaum-Swead Riki et Yakobson Dana, « Music Therapy Intervention in an Open Bay Neonatal Intensive Care Unit Room Is Associated with Less Noise and Higher Signal to Noise Ratios: A Case-Control Study », Children (Basel, Switzerland), 8 Août 2022, vol. 9, no 8, p. 1187.

Bağli Esra, Küçükoğlu Sibel et Soylu Hanifi, « The Effect of Lullabies and Classical Music on Preterm Neonates’ Cerebral Oxygenation, Vital Signs, and Comfort During Orogastric Tube Feeding: A Randomized Controlled Trial », Biological Research for Nursing, 22 Septembre 2023, p. 10998004231202404.

Beebe Beatrice, Myers Michael M., Lee Sang Han, Lange Adrianne, Ewing Julie, Rubinchik Nataliya, Andrews Howard, Austin Judy, Hane Amie, Margolis Amy E., Hofer Myron, Ludwig Robert J. et Welch Martha G., « Family nurture intervention for preterm infants facilitates positive mother-infant face-to-face engagement at 4 months », Developmental Psychology, Novembre 2018, vol. 54, no 11, pp. 2016‑2031.

Bernard Stephanie, Hebert Camille, Katz Cynthia, Mogilner Leora, Weintraub Andrea, Bragg Jennifer et Guttmann Katherine F., « Maternal and staff perceptions of shared reading in the neonatal intensive care unit », Journal of Perinatology: Official Journal of the California Perinatal Association, Avril 2023, vol. 43, no 4, pp. 529‑531.

Biasini Augusto, Monti Fiorella, Stella Marcello et Neri Erica, « Tale reading to premature babies in Neonatal Intensive Care Unit is a further step up in caring for them: two years later results. », in Health Communication: Advocacy Strategies, Effectiveness and Emerging Challenges, New York, Nova Science Publisher, 2015, pp. 1‑14.

Boissel Laure, Guilé Jean-Marc, Viaux-Savelon Sylvie, Mariana Charlotte, Corde Pascal, Wallois Fabrice, Wallois Fabrice, Benarous Xavier et Benarous Xavier, « A narrative review of the effect of parent–child shared reading in preterm infants », Frontiers in Pediatrics, 1 Septembre 2022, vol. 10. (a)

Boissel Laure, Pinchaux Emeric, Guilé Marine, Corde Pascal, Crovetto Cécile, Diouf Momar, Mariana Charlotte, Meynier Jonathan, Picard Carl, Scoury Daphné, Cohen David, Benarous Xavier, Viaux-Savelon Sylvie et Guilé Jean-Marc, « Development and reliability of the coding system evaluating maternal sensitivity to social interactions with 34- to 36-week postmenstrual age preterm infants », Frontiers in Psychiatry, 2022, vol. 13, p. 938482. (b)

Braid Susan et Bernstein Jenny, « Improved Cognitive Development in Preterm Infants with Shared Book Reading », Neonatal network: NN, 2015, vol. 34, no 1, pp. 10‑17.

Brignoni-Pérez Edith, Morales Maya Chan, Marchman Virginia A., Scala Melissa, Feldman Heidi M., Yeom Kristen et Travis Katherine E., « Listening to Mom in the NICU: effects of increased maternal speech exposure on language outcomes and white matter development in infants born very preterm », Trials, 13 Juillet 2021, vol. 22, no 1, p. 444.

Brinkley Maribeth, Biard Marial, Masuoka Isabela et Hagan Joseph, « Evaluation of Occupational Therapy and Music Therapy Co-Treatment in the Neonatal Intensive Care Unit », Physical & Occupational Therapy in Pediatrics, 5 Septembre 2023, pp. 1‑13.

Canault Mélanie, Le Normand Marie-Thérèse et Thai Van Hung, « LENA (TM) (Language ENvironment Analysis System) : un système de reconnaissance automatique de la parole et de l’environnement langagier de l’enfant », Enfance, 2017, vol. 2, no 2, pp. 199‑216.

Carvalho Maria Eduarda S., Justo João M. R. M., Gratier Maya, Tomé Teresa, Pereira Esmeralda et Rodrigues Helena, « Vocal responsiveness of preterm infants to maternal infant-directed speaking and singing during skin-to-skin contact (Kangaroo Care) in the NICU », Infant Behavior & Development, Novembre 2019, vol. 57, p. 101332.

Caskey Melinda, Stephens Bonnie, Tucker Richard et Vohr Betty, « Adult talk in the NICU with preterm infants and developmental outcomes », Pediatrics, Mars 2014, vol. 133, no 3, pp. e578-584.

Caskey Melinda, Stephens Bonnie, Tucker Richard et Vohr Betty, « Importance of parent talk on the development of preterm infant vocalizations », Pediatrics, Novembre 2011, vol. 128, no 5, pp. 910‑916.

Cayuela Anne et Petit Élise (dir.), Berceuses : circulations historiques et culturelles, transmissions de l’intime /Lullabies: Historical and Cultural Circulations, Transmissions of the Intimate, N° spécial de Textes et contextes, n°18/1, 2023.

Centre Hospitalier Universitaire, Amiens, Reading Stories to Premature Babies Reinforces Mother-baby Synchronies?, clinicaltrials.gov, 2020.

Clemens Erika et Postel Cynthia, « A NICU Reading Program to Influence Parent Reading Practices and Infant Development », Journal of Obstetric, Gynecologic & Neonatal Nursing, 1 Juin 2017, vol. 46, no 3, p. S29.

Corrigan Maxwell, Keeler Jason, Miller Harriet, Naylor Christine et Diaz Ann, « Music Therapy and Family-Integrated Care in the NICU: Using Heartbeat-Music Interventions to Promote Mother-Infant Bonding », Advances in Neonatal Care: Official Journal of the National Association of Neonatal Nurses, 1 Octobre 2022, vol. 22, no 5, pp. E159‑E168.

Costa Victor Seabra, Bündchen Daiana Cristine, Sousa Helena, Pires Leandra Bündchen et Felipetti Francielly Andressa, « Clinical benefits of music-based interventions on preterm infants’ health: A systematic review of randomised trials », Acta Paediatrica (Oslo, Norway: 1992), Mars 2022, vol. 111, no 3, pp. 478‑489.

Desmurget Michel, Faites-les lire !. L’extraordinaire pouvoir de la lecture (Pour en finir avec le crétin digital), Seuil, 2023, 304 p.

Detmer Michael R. et Whelan Madison L., « Music in the NICU: The Role of Nurses in Neuroprotection », Neonatal network: NN, 1 Juillet 2017, vol. 36, no 4, pp. 213‑217.

Diamant-Cohen Betsy, Sonnenschein Susan, Sacks Dawn, Rosswog Summer et Hussey-Gardner Brenda, « Mother Goose in the NICU: Support for the Neediest Infants and Their Families », Children and Libraries, 15 Mars 2018, vol. 16, no 1, pp. 3‑7.

Dicky Odile, Kuhn Pierre, Akrich Madeleine, Reynaud Audrey, Caeymaex Laurence, Tscherning Charlotte, et GREEN Committee (Groupe de Réflexion et d’Evaluation de l’Environnement du Nouveau-né de la Société Française de Néonatologie), « Emotional responses of parents participating for the first time in caregiving for their baby in a neonatal unit », Paediatric and Perinatal Epidemiology, Mars 2021, vol. 35, no 2, pp. 227‑235.

Dokkum Nienke H. van, Fagan Lauren J., Cullen Marie et Loewy Joanne V., « Assessing HeartSong as a Neonatal Music Therapy Intervention: A Qualitative Study on Personal and Professional Caregivers’ Perspectives », Advances in Neonatal Care: Official Journal of the National Association of Neonatal Nurses, 1 Juin 2023, vol. 23, no 3, pp. 264‑271.

Dokkum Nienke H. van, Jaschke Artur C., Ravensbergen Anne-Greet, Reijneveld Sijmen A., Hakvoort Laurien, Kroon Marlou L. A. de et Bos Arend F., « Feasibility of Live-Performed Music Therapy for Extremely and Very Preterm Infants in a Tertiary NICU », Frontiers in Pediatrics, 2020, vol. 8, p. 581372.

Erdei Carmina, Klass Perri et Inder Terrie E., « Reading Aloud with Infants in the Neonatal Intensive Care Unit: A Unit-Based Program to Enhance Language Enrichment and Support Early Foundational Relationships », American Journal of Perinatology, Février 2023, vol. 40, no 3, pp. 255‑259.

Ettenberger Mark, Bieleninik Łucja, Epstein Shulamit et Elefant Cochavit, « Defining Attachment and Bonding: Overlaps, Differences and Implications for Music Therapy Clinical Practice and Research in the Neonatal Intensive Care Unit (NICU) », International Journal of Environmental Research and Public Health, 10 Février 2021, vol. 18, no 4, p. 1733.

Feldman Ruth, « Parent–infant synchrony and the construction of shared timing; physiological precursors, developmental outcomes, and risk conditions », Journal of Child Psychology and Psychiatry, 2007, vol. 48, no 3‑4, pp. 329‑354.

Ferrari Fabrizio, Talucci Giovanna, Ori Luca, Bertoncelli Natascia, Filippa Manuela et Lucaccioni Laura, « Maternal Voice and Its Influence on Stress and Sleep », in Manuela Filippa, Pierre Kuhn et Björn Westrup (dirs.), Early Vocal Contact and Preterm Infant Brain Development  : Bridging the Gaps Between Research and Practice, Cham, Springer International Publishing, 2017, pp. 151‑163.

Fifer W. P. et Moon C. M., « The role of mother’s voice in the organization of brain function in the newborn », Acta Paediatrica (Oslo, Norway: 1992). Supplement, Juin 1994, vol. 397, pp. 86‑93.

Filippa Anro Manuela, La Voix maternelle et le bébé prématuré,Université Paris 10, 2013.

Filippa Manuela et Grandjean Didier, « Introduction to the Special Issue on Nonverbal Vocal Communication in Development », Journal of Nonverbal Behavior, 12 Juillet 2020, vol. 44, no 4.

Filippa Manuela, « Early Vocal Contact: Direct Talking and Singing to Preterm Infants in the NICU », in Manuela Filippa, Pierre Kuhn et Björn Westrup (dirs.), Early Vocal Contact and Preterm Infant Brain Development  : Bridging the Gaps Between Research and Practice, Cham, Springer International Publishing, 2017, pp. 133‑150.

Filippa Manuela, Benis Damien, Adam-Darque Alexandra, Grandjean Didier et Hüppi Petra S., « Preterm infants show an atypical processing of the mother’s voice », Brain and Cognition, 8 Novembre 2023, vol. 173, p. 106104.

Filippa Manuela, Gratier Maya, Devouche Emmanuel et Grandjean Didier, « Changes in infant-directed speech and song are related to preterm infant facial expression in the neonatal intensive care unit », Interaction Studies, 31 Décembre 2018, vol. 19, no 3, pp. 427‑444.

Filippa Manuela, Kuhn Pierre et Westrup Bjorn (dirs.), Early Vocal Contact and Preterm Infant Brain Development. Bridging the Gaps Between Research and Practice, Springer, 2017.

Filippa Manuela, Lordier Lara, De Almeida Joana Sa, Monaci Maria Grazia, Adam-Darque Alexandra, Grandjean Didier, Kuhn Pierre et Hüppi Petra S., « Early vocal contact and music in the NICU: new insights into preventive interventions », Pediatric Research, Janvier 2020, vol. 87, no 2, pp. 249‑264.

Filippa Manuela, Menin Damiano, Panebianco Roberta, Monaci Maria Grazia, Dondi Marco et Grandjean Didier, « Live Maternal Speech and Singing Increase Self-Touch and Eye-Opening in Preterm Newborns: A Preliminary Study », Journal of Nonverbal Behavior, 1 Décembre 2020, vol. 44, no 4, pp. 453‑473.

Filippa Manuela, Monaci Maria Grazia et Grandjean Didier, « Emotion Attribution in Nonverbal Vocal Communication Directed to Preterm Infants », Journal of Nonverbal Behavior, 1 Mars 2019, vol. 43, no 1, pp. 91‑104.

Filippa Manuela, Nardelli Mimma, Della Casa Elisa, Berardi Alberto, Picciolini Odoardo, Meloni Sara, Lunardi Clara, Cecchi Alessandra, Sansavini Alessandra, Corvaglia Luigi, Scilingo Enzo Pasquale, Ferrari Fabrizio et EVC Group, « Maternal Singing but Not Speech Enhances Vagal Activity in Preterm Infants during Hospitalization: Preliminary Results », Children, Février 2022, vol. 9, no 2, p. 140.

Filippa Manuela, Panza Costantino, Ferrari Fabrizio, Frassoldati Rossella, Kuhn Pierre, Balduzzi Sara et D’Amico Roberto, « Systematic review of maternal voice interventions demonstrates increased stability in preterm infants », Acta Paediatrica (Oslo, Norway: 1992), Août 2017, vol. 106, no 8, pp. 1220‑1229.

Filippa Manuela, Poisbeau Pierrick, Mairesse Jérôme, Monaci Maria Grazia, Baud Olivier, Hüppi Petra, Grandjean Didier et Kuhn Pierre, « Pain, Parental Involvement, and Oxytocin in the Neonatal Intensive Care Unit », Frontiers in Psychology, 2019, vol. 10, p. 715.

Foroushani Sophia M., Herman Cade A., Wiseman Carlie A., Anthony Chandler M., Drury Stacy S. et Howell Meghan P., « Evaluating physiologic outcomes of music interventions in the neonatal intensive care unit: a systematic review », Journal of Perinatology: Official Journal of the California Perinatal Association, Décembre 2020, vol. 40, no 12, pp. 1770‑1779.

Gaden Tora Söderström, Ghetti Claire, Kvestad Ingrid, Bieleninik Łucja, Stordal Andreas Størksen, Assmus Jörg, Arnon Shmuel, Elefant Cochavit, Epstein Shulamit, Ettenberger Mark, Lichtensztejn Marcela, Lindvall Merethe Wolf, Mangersnes Julie, Røed Catharina Janner, Vederhus Bente Johanne et Gold Christian, « Short-term Music Therapy for Families With Preterm Infants: A Randomized Trial », Pediatrics, 1 Février 2022, vol. 149, no 2, p. e2021052797.

Gaden Tora Söderström, Gold Christian, Assmus Jörg, Kvestad Ingrid, Stordal Andreas Størksen, Bieleninik Łucja et Ghetti Claire, « Treatment fidelity in a pragmatic clinical trial of music therapy for premature infants and their parents: the LongSTEP study », Trials, 3 Mars 2023, vol. 24, no 1, p. 160.

Gebuza Grażyna, Kaźmierczak Marzena et Leńska Katarzyna, « The effects of kangaroo mother care and music listening on physiological parameters, oxygen saturation, crying, awake state and sleep in infants in NICU », The Journal of Maternal-Fetal & Neonatal Medicine: The Official Journal of the European Association of Perinatal Medicine, the Federation of Asia and Oceania Perinatal Societies, the International Society of Perinatal Obstetricians, Octobre 2022, vol. 35, no 19, pp. 3659‑3669.

Ghetti Claire M., Gaden Tora Söderström, Bieleninik Lucja, Kvestad Ingrid, Assmus Jörg, Stordal Andreas Størksen, Aristizabal Sanchez Luisa Fernanda, Arnon Shmuel, Dulsrud Jeanette, Elefant Cochavit, Epstein Shulamit, Ettenberger Mark, Glosli Heidi, Konieczna-Nowak Ludwika, Lichtensztejn Marcela, Lindvall Merethe Wolf, Mangersnes Julie, Murcia Fernández Luz Dary, Røed Catharina Janner, Saá Gladys, Van Roy Betty, Vederhus Bente Johanne et Gold Christian, « Effect of Music Therapy on Parent-Infant Bonding Among Infants Born Preterm: A Randomized Clinical Trial », JAMA network open, 1 Mai 2023, vol. 6, no 5, p. e2315750.

Ghetti Claire, Bieleninik Łucja, Hysing Mari, Kvestad Ingrid, Assmus Jörg, Romeo Renee, Ettenberger Mark, Arnon Shmuel, Vederhus Bente Johanne, Söderström Gaden Tora et Gold Christian, « Longitudinal Study of music Therapy’s Effectiveness for Premature infants and their caregivers (LongSTEP): protocol for an international randomised trial », BMJ open, 3 Septembre 2019, vol. 9, no 8, p. e025062.

Gilkerson Jill, Richards Jeffrey A., Warren Steven F., Oller D. Kimbrough, Russo Rosemary et Vohr Betty, « Language Experience in the Second Year of Life and Language Outcomes in Late Childhood », Pediatrics, Octobre 2018, vol. 142, no 4, p. e20174276.

Gratier Maya et Magnier Julien, « Sense and Synchrony: Infant Communication and Musical Improvisation », Intermédialités : Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, 2012, no 19, pp. 45‑64.

Gratier Maya, Devouche Emmanuel, Guellai Bahia, Infanti Rubia, Yilmaz Ebru et Parlato Erika, « Early development of turn-taking in vocal interaction between mothers and infants », Frontiers in Psychology, 2015, vol. 6.

Hane Amie A., Myers Michael M., Hofer Myron A., Ludwig Robert J., Halperin Meeka S., Austin Judy, Glickstein Sara B. et Welch Martha G., « Family Nurture Intervention Improves the Quality of Maternal Caregiving in the Neonatal Intensive Care Unit: Evidence from a Randomized Controlled Trial », Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics, Avril 2015, vol. 36, no 3, p. 188.

Haslbeck Friederike B., Mueller Katharina, Karen Tanja, Loewy Joanne, Meerpohl Joerg J. et Bassler Dirk, « Musical and vocal interventions to improve neurodevelopmental outcomes for preterm infants », The Cochrane Database of Systematic Reviews, 7 Septembre 2023, vol. 9, no 9, p. CD013472.

Helmer Charlotte Sahlén, Thornberg Ulrika Birberg, Abrahamsson Thomas et Mörelius Evalotte, « Mothers’ experiences of a new early collaborative intervention, the EACI, in the neonatal period: A qualitative study », Journal of Clinical Nursing, Juin 2023, vol. 32, no 11‑12, pp. 2892‑2902.

Hersey Alicia, Hoffman Laurie, Tucker Richard et Vohr Betty, « Enhancing the NICU language environment with a neonatal Cuddler program », Journal of Perinatology: Official Journal of the California Perinatal Association, Août 2021, vol. 41, no 8, pp. 2063‑2071.

Hill Morgan E., Martin Ashley et DeMauro Sara B., « Reading to the Preterm Infant: Parent Perspectives on Barriers and Facilitators », Academic Pediatrics, 2023, vol. 23, no 1, pp. 148‑154.

Hirschel Jessica, Carlhan-Ledermann Audrey, Ferraz Céline, Brand Laure-Anne, Filippa Manuela, Gentaz Edouard, Lejeune Fleur et Baud Olivier, « Maternal Voice and Tactile Stimulation Modulate Oxytocin in Mothers of Hospitalized Preterm Infants: A Randomized Crossover Trial », Children, Septembre 2023, vol. 10, no 9, p. 1469.

Hoffenkamp Hannah N., Braeken Johan, Hall Ruby A. S., Tooten Anneke, Vingerhoets Ad J. J. M. et Bakel Hedwig J. A. van, « Parenting in Complex Conditions: Does Preterm Birth Provide a Context for the Development of Less Optimal Parental Behavior? », Journal of Pediatric Psychology, Juillet 2015, vol. 40, no 6, pp. 559‑571.

Jain Viral G., Kessler Christy, Lacina Linda, Szumlas Greg A., Crosh Clare, Hutton John S., Needlman Robert et Dewitt Thomas G., « Encouraging Parental Reading for High-Risk Neonatal Intensive Care Unit Infants », The Journal of Pediatrics, 1 Mai 2021, vol. 232, pp. 95‑102.

Janner Catharina, Gaden Tora Söderström, Nakstad Britt et Solevåg Anne Lee, « Implementing music therapy in a Norwegian neonatal intensive care unit », Nursing Children and Young People, 1 Juillet 2021, vol. 33, no 4, pp. 19‑25.

Jasin Lisa R. et Newnam Katherine M., « The Response of the Infant to the Father’s Voice: An Evidence-Based Review », Advances in Neonatal Care: Official Journal of the National Association of Neonatal Nurses, 1 Août 2023, vol. 23, no 4, pp. 348‑354.

Joaquim Paula, Calado Gabriela et Costa Mónica, « Benefits of reading to premature newborns in the neonatal intensive care unit: A scoping review », Journal of Neonatal Nursing, 18 Novembre 2023.

Jones Martha Wilson et Englestad Donna M., « « Womb » literacy: reading to infants in the NICU », Neonatal network: NN, Août 2004, vol. 23, no 4, pp. 65‑69.

Kale Shriya S. et Deshpande Vinuta R., « Reach Out and Read Literacy Program for Infants in Neonatal Intensive Care Unit: A Pre-Post Experimental Study », Clinical Pediatrics, Décembre 2023, vol. 62, no 12, pp. 1543‑1550.

Kehl Selina M., La Marca-Ghaemmaghami Pearl, Haller Marina, Pichler-Stachl Elisabeth, Bucher Hans Ulrich, Bassler Dirk et Haslbeck Friederike B., « Creative Music Therapy with Premature Infants and Their Parents: A Mixed-Method Pilot Study on Parents’ Anxiety, Stress and Depressive Symptoms and Parent-Infant Attachment », International Journal of Environmental Research and Public Health, 31 Décembre 2020, vol. 18, no 1, p. 265.

Kim Theresa H. M., Campbell-Yeo Marsha, Disher Tim, Dol Justine, Richardson Brianna, Chez NICU Home team in alphabetical order, Bishop Tanya, Delahunty-Pike Alannah, Dorling Jon, Glover Megan, Inglis Darlene, Johnson Teresa, Lalanne Denise, Mcmillan Doug, Mcgrath Patrick, Monaghan Joelle, Orovec Adele, Simpson David C., Skinner Natasha, Wozney Lori et Whitehead Leah, « Caregiver Presence and Involvement in a Canadian Neonatal Intensive Care Unit: An Observational Cohort Study », Journal of Pediatric Nursing, 2021, vol. 60, pp. 123‑129.

Kobus Susann, Diezel Marlis, Dewan Monia Vanessa, Huening Britta, Dathe Anne-Kathrin, Marschik Peter B., Felderhoff-Mueser Ursula et Bruns Nora, « Music Therapy in Preterm Infants Reduces Maternal Distress », International Journal of Environmental Research and Public Health, 30 Décembre 2022, vol. 20, no 1, p. 731.

Kobus Susann, Diezel Marlis, Huening Britta, Dewan Monia Vanessa, Felderhoff-Mueser Ursula et Bruns Nora, « Parents’ Perception of Family-Centered Music Therapy with Stable Preterm Infants », International Journal of Environmental Research and Public Health, 5 Décembre 2021, vol. 18, no 23, p. 12813.

Kommers D, Oei G, Chen W, Feijs L et Bambang Oetomo S, « Suboptimal bonding impairs hormonal, epigenetic and neuronal development in preterm infants, but these impairments can be reversed », Acta Paediatrica, 2016, vol. 105, no 7, pp. 738‑751.

Kraft Karianne E., Jaschke Artur C., Ravensbergen Anne-Greet, Feenstra-Weelink Annet, Goor Maud E. L. van, Kroon Marlou L. A. de, Reijneveld Sijmen A., Bos Arend F. et Dokkum Nienke H. van, « Maternal Anxiety, Infant Stress, and the Role of Live-Performed Music Therapy during NICU Stay in The Netherlands », International Journal of Environmental Research and Public Health, 2 Juillet 2021, vol. 18, no 13, p. 7077.

Kuhn P., Zores C., Astruc D., Dufour A. et Casper Ch., « Développement sensoriel des nouveau-nés grands prématurés et environnement physique hospitalier », Archives de Pédiatrie, 1 Juillet 2011, vol. 18,  « XLIe Journées Nationales de NéonatalogieInstitut Pasteur, Paris, les 10 et 11 mars 2011 » , pp. S92‑S102.

Kuhn Pierre, Dufour André et Zores Claire, « The Auditory Sensitivity of Preterm Infants Toward Their Atypical Auditory Environment in the NICU and Their Attraction to Human Voices », in Manuela Filippa, Pierre Kuhn et Björn Westrup (dirs.), Early Vocal Contact and Preterm Infant Brain Development  : Bridging the Gaps Between Research and Practice, Cham, Springer International Publishing, 2017, pp. 113‑130.

Lacina L, Roux M, Kessler C et Jain V, « Using Newborn Individualized Developmental Care and Assessment Program (NIDCAP) Philosophy and Principles in the Implementation of a NICU Book Sharing Program », Developmental Observer, 23 Janvier 2020, vol. 13, no 1, p. 5.

Lariviere Janice et Rennick Janet E., « Parent picture-book reading to infants in the neonatal intensive care unit as an intervention supporting parent-infant interaction and later book reading », Journal of developmental and behavioral pediatrics: JDBP, Mars 2011, vol. 32, no 2, pp. 146‑152.

Latif Marina, Duarte Ribeiro Ana Paula, Blatz Mary Ann, Burkett Kathleen, Dragon Mary Ann, Craver Traci, Cogan Stacie, Ricciardi Sheri et Weber Ashley, « Encouraging Our NICU to « Read-a-Latte »: Leveraging a Read-a-Thon to Launch a Quality Improvement Initiative », Advances in Neonatal Care: Official Journal of the National Association of Neonatal Nurses, 1 Avril 2023, vol. 23, no 2, pp. 120‑131.

Lejeune Fleur, Lordier Lara, Pittet Marie P., Schoenhals Lucie, Grandjean Didier, Hüppi Petra S., Filippa Manuela et Borradori Tolsa Cristina, « Effects of an Early Postnatal Music Intervention on Cognitive and Emotional Development in Preterm Children at 12 and 24 Months: Preliminary Findings », Frontiers in Psychology, 2019, vol. 10, p. 494.

Lejeune Fleur, Parra Johanna, Berne-Audéoud Frédérique, Marcus Leïla, Barisnikov Koviljka, Gentaz Edouard et Debillon Thierry, « Sound Interferes with the Early Tactile Manual Abilities of Preterm Infants », Scientific Reports, 18 Mars 2016, vol. 6, no 1, p. 23329.

Levesque Bernadette M., Tran Anh, Levesque Emily, Shrestha Hira, Silva Ramona, Adams Marsha, Valles Marilyn, Burke Judith, Corning-Clarke Alison et Ferguson Carole, « Implementation of a pilot program of Reach Out and Read® in the neonatal intensive care unit: a quality improvement initiative », Journal of Perinatology: Official Journal of the California Perinatal Association, Juin 2018, vol. 38, no 6, pp. 759‑766.

Leydier Karine, Le rôle des berceuses dans le développement psychique du nourrisson, Thèse d’exercice, Université de Franche-Comté. Faculté de médecine et de pharmacie, France, 2007, 125 p.

Loewy Joanne, « NICU music therapy: song of kin as critical lullaby in research and practice », Annals of the New York Academy of Sciences, Mars 2015, vol. 1337, pp. 178‑185.

Lordier Lara, Loukas Serafeim, Grouiller Frédéric, Vollenweider Andreas, Vasung Lana, Meskaldij Djalel-Eddine, Lejeune Fleur, Pittet Marie Pascale, Borradori-Tolsa Cristina, Lazeyras François, Grandjean Didier, Van De Ville Dimitri et Hüppi Petra S., « Music processing in preterm and full-term newborns: A psychophysiological interaction (PPI) approach in neonatal fMRI », NeuroImage, 15 Janvier 2019, vol. 185, pp. 857‑864.

Lordier Lara, Meskaldji Djalel-Eddine, Grouiller Frédéric, Pittet Marie P., Vollenweider Andreas, Vasung Lana, Borradori-Tolsa Cristina, Lazeyras François, Grandjean Didier, Van De Ville Dimitri et Hüppi Petra S., « Music in premature infants enhances high-level cognitive brain networks », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 11 Juin 2019, vol. 116, no 24, pp. 12103‑12108.

Lortat-Jacob Bernard, « La berceuse et l’épopée: questions de genre », Revue de Musicologie, 1992, vol. 78, no 1, pp. 5‑25.

Mayne Julia, McGowan Elisabeth C., Chiem Adrian, Nwanne Ogochukwu, Tucker Richard et Vohr Betty R., « Randomised controlled trial of maternal infant‐directed reading among hospitalised preterm infants », Acta Paediatrica, Octobre 2022, vol. 111, no 10, pp. 1921‑1932.

McGowan Elisabeth C., Caskey Melinda, Tucker Richard et Vohr Betty R., « A Randomized Controlled Trial of a Neonatal Intensive Care Unit Language Intervention for Parents of Preterm Infants and 2-Year Language Outcomes », The Journal of Pediatrics, Janvier 2024, vol. 264, p. 113740.

Mendelsohn A. L., Dreyer B. P., Tamis-LeMonda C. S. et Ahuja P., « Validity of StimQ, a Scale for Assessing the Cognitive Home Environment, », Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics, Octobre 1999, vol. 20, no 5, p. 399.

Mohan Arvind, Gokulakrishnan Ganga, El-Saie Ahmed, Brickley Alix, Hagan Joseph et Pammi Mohan, « Music therapy for preterm neonates in the neonatal intensive care unit: An overview of systematic reviews », Acta Paediatrica (Oslo, Norway: 1992), Décembre 2021, vol. 110, no 12, pp. 3180‑3200.

Monaci Maria Grazia, Gratier Maya, Trevarthen Colwyn, Grandjean Didier, Kuhn Pierre et Filippa Manuela, « Parental Perception of Vocal Contact with Preterm Infants: Communicative Musicality in the Neonatal Intensive Care Unit », Children (Basel, Switzerland), 17 Juin 2021, vol. 8, no 6, p. 513.

Neri Erica, De Pascalis Leonardo, Agostini Francesca, Genova Federica, Biasini Augusto, Stella Marcello et Trombini Elena, « Parental Book-Reading to Preterm Born Infants in NICU: The Effects on Language Development in the First Two Years », International Journal of Environmental Research and Public Health, 29 Octobre 2021, vol. 18, no 21, p. 11361.

O’Gorman Shannon, « Infant-Directed Singing in Neonatal and Paediatric Intensive Care », Australian & New Zealand Journal of Family Therapy, Juin 2007, vol. 28, no 2, pp. 100‑108.

Ormston Kirsty, Howard Rachel, Gallagher Katie, Mitra Subhabrata et Jaschke Arthur, « The Role of Music Therapy with Infants with Perinatal Brain Injury », Brain Sciences, 29 Avril 2022, vol. 12, no 5, p. 578.

Palaskar Pallavi, Ramekar Shruti D., Sant Namrata et Malani Rinkle J., « Ideal Mode of Auditory Stimulation in Preterm Neonates in Neonatal Intensive Care Unit: A Systematic Review », Cureus, Février 2023, vol. 15, no 2, p. e34496.

Palazzi A., Filippa M., Meschini R. et Piccinini C. A., « Music therapy enhances preterm infant’s signs of engagement and sustains maternal singing in the NICU », Infant Behavior and Development, 1 Août 2021, vol. 64, p. 101596.

Palazzi Ambra, Meschini Rita et Piccinini Cesar Augusto, « NICU music therapy effects on maternal mental health and preterm infant’s emotional arousal », Infant Mental Health Journal, Septembre 2021, vol. 42, no 5, pp. 672‑689.

Palazzi Ambra, Nunes Camila Canani et Piccinini Cesar Augusto, « Music therapy and musical stimulation in the context of prematurity: A narrative literature review from 2010-2015 », Journal of Clinical Nursing, Janvier 2018, vol. 27, no 1‑2, pp. e1‑e20.

Partanen Eino, Kujala Teija, Tervaniemi Mari et Huotilainen Minna, « Prenatal Music Exposure Induces Long-Term Neural Effects », PLOS ONE, 30 Octobre 2013, vol. 8, no 10, p. e78946.

Picciolini Odoardo, Porro Matteo, Meazza Anna, Giannì Maria Lorella, Rivoli Chiara, Lucco Giovanna, Barretta Francesco, Bonzini Matteo et Mosca Fabio, « Early exposure to maternal voice: Effects on preterm infants development », Early Human Development, 1 Juin 2014, vol. 90, no 6, pp. 287‑292.

Porges Stephen W., Davila Maria I., Lewis Gregory F., Kolacz Jacek, Okonmah-Obazee Stephanie, Hane Amie Ashley, Kwon Katie Y., Ludwig Robert J., Myers Michael M. et Welch Martha G., « Autonomic regulation of preterm infants is enhanced by Family Nurture Intervention », Developmental Psychobiology, 2019, vol. 61, no 6, pp. 942‑952.

Quigley Lauren Lorenzi, Impact of a NICU bedside reading initiative on self-reported maternal stress and mother-infant attachment, PhD Dissertation, Duquesne University, Pittsburg (PA), 2020.

Rand Katherine et Lahav Amir, « Impact of the NICU environment on language deprivation in preterm infants », Acta Paediatrica (Oslo, Norway: 1992), Mars 2014, vol. 103, no 3, pp. 243‑248.

Ren Haoran, Zou Liangyan, Wang Laishuan, Lu Chunmei, Yuan Yafei, Dai Chenyun et Chen Wei, « Evaluation of the Short-Term Music Therapy on Brain Functions of Preterm Infants Using Functional Near-Infrared Spectroscopy », Frontiers in Neurology, 2021, vol. 12, p. 649340.

Roia Anna, Paviotti Elena, Ferluga Valentina, Montico Marcella, Monasta Lorenzo, Ronfani Luca et Tamburlini Giorgio, « Promoting effective child development practices in the first year of life: does timing make a difference? », BMC Pediatrics, 5 Septembre 2014, vol. 14.

Romeo Rachel R., Segaran Joshua, Leonard Julia A., Robinson Sydney T., West Martin R., Mackey Allyson P., Yendiki Anastasia, Rowe Meredith L. et Gabrieli John D. E., « Language Exposure Relates to Structural Neural Connectivity in Childhood », The Journal of Neuroscience: The Official Journal of the Society for Neuroscience, 5 Septembre 2018, vol. 38, no 36, pp. 7870‑7877.

Romeo Rachel, Pezanowski Regina, Merrill Kassie, Hargrave Sarah et Hansen Anne, « Parent and staff perspectives on the benefits and barriers to communication with infants in the neonatal intensive care unit », Journal of Child Health Care: For Professionals Working with Children in the Hospital and Community, Septembre 2023, vol. 27, no 3, pp. 410‑423.

Roué Jean-Michel, Kuhn Pierre, Lopez Maestro Maria, Maastrup Ragnhild Agnethe, Mitanchez Delphine, Westrup Björn et Sizun Jacques, « Eight principles for patient-centred and family-centred care for newborns in the neonatal intensive care unit », Archives of Disease in Childhood. Fetal and Neonatal Edition, Juillet 2017, vol. 102, no 4, pp. F364‑F368.

Roué Jean-Michel, Rioualen Stéphane et Sizun Jacques, « Family-Based Interventions and Developmental Care Programmes: Rationale, Difficulties and Effectiveness », in Manuela Filippa, Pierre Kuhn et Björn Westrup (dirs.), Early Vocal Contact and Preterm Infant Brain Development  : Bridging the Gaps Between Research and Practice, Cham, Springer International Publishing, 2017, pp. 311‑328.

Rubinos L. H., Brown M., Bahrami L., Christ L. et Hurt H., « « The story behind NICU reading programs » », Journal of Perinatology: Official Journal of the California Perinatal Association, Novembre 2016, vol. 36, no 11, pp. 930‑931.

Sa de Almeida Joana, Baud Olivier, Fau Sebastien, Barcos Francisca, Courvoisier Sébastien, Lordier Lara, Lazeyras François et Hüppi Petra, « L’impact de la musique sur la maturation corticale des grands prématurés : une étude longitudinale d’imagerie par résonance magnétique », Perfectionnement en Pédiatrie, 1 Mars 2023, vol. 6, no 1, pp. 87‑88.

Sa de Almeida Joana, Lordier Lara, Zollinger Benjamin, Kunz Nicolas, Bastiani Matteo, Gui Laura, Adam-Darque Alexandra, Borradori-Tolsa Cristina, Lazeyras François et Hüppi Petra S., « Music enhances structural maturation of emotional processing neural pathways in very preterm infants », NeuroImage, 15 Février 2020, vol. 207, p. 116391.

Saliba Sahar, Esseily Rana, Filippa Manuela, Kuhn Pierre et Gratier Maya, « Exposure to human voices has beneficial effects on preterm infants in the neonatal intensive care unit », Acta Paediatrica (Oslo, Norway: 1992), Juillet 2018, vol. 107, no 7, pp. 1122‑1130.

Saliba Sahar, Gratier Maya, Filippa Manuela, Devouche Emmanuel et Esseily Rana, « Fathers’ and Mothers’ Infant Directed Speech Influences Preterm Infant Behavioral State in the NICU », Journal of Nonverbal Behavior, 1 Décembre 2020, vol. 44, no 4, pp. 437‑451.

Scala Melissa, Seo Suna, Lee-Park Juniper, McClure Christina, Scala Maria, Palafoutas Judith Jones et Abubakar Kabir, « Effect of reading to preterm infants on measures of cardiorespiratory stability in the neonatal intensive care unit », Journal of Perinatology, Novembre 2018, vol. 38, no 11, pp. 1536‑1541.

Schneider Geneviève, « Par la musique, accompagner et soutenir l’enfant né prématurément, sa famille et les professionnels qui les accueillent, du CAMSP au centre néonatal », Contraste, 2010, vol. 33, no 2, pp. 103‑116.

Séassau Alexia, Munos Pascale, Gire Catherine, Tosello Barthélémy et Carchon Isabelle, « Neonatal Care Unit Interventions on Preterm Development », Children (Basel, Switzerland), 2 Juin 2023, vol. 10, no 6, p. 999.

Shanty Lisa, Dowling Rebecca, Sonnenschein Susan et Hussey-Gardner Brenda, « Evaluation of an Early Language and Literacy Program for Parents of Infants in the NICU », Neonatal Network, 8 Juillet 2019, vol. 38, no 4, pp. 206‑216.

Shellhaas Renée A., Burns Joseph W., Barks John D. E., Hassan Fauziya et Chervin Ronald D., « Maternal Voice and Infant Sleep in the Neonatal Intensive Care Unit », Pediatrics, Septembre 2019, vol. 144, no 3, p. e20190288.

Sorensen Angela, Engstrand Shannon et Connor Jean A., « Use of Music for Newborns After Cardiac Surgery: A Pilot Study », American Journal of Critical Care: An Official Publication, American Association of Critical-Care Nurses, 1 Juillet 2022, vol. 31, no 4, pp. 315‑318.

Spittle Alicia, Orton Jane, Anderson Peter J., Boyd Roslyn et Doyle Lex W., « Early developmental intervention programmes provided post hospital discharge to prevent motor and cognitive impairment in preterm infants », Cochrane Database of Systematic Reviews, 2015, no 11.

Standley Jayne, « Music therapy research in the NICU: an updated meta-analysis », Neonatal network: NN, 2012, vol. 31, no 5, pp. 311‑316.

Stern-Delfils Amélie, Leray Isabelle, Caeymaex Laurence, Dicky Odile, Akrich Madeleine, Reynaud Audrey, Bouvard Charlotte, Evrard Anne, Sizun Jacques, Tscherning Charlotte et Kuhn Pierre, « Father’s perceptions and care involvement for their very preterm infants at French neonatal intensive care units », Frontiers in Psychiatry, 16 Novembre 2023, vol. 14.

Vanderveen J. A., Bassler D., Robertson C. M. T. et Kirpalani H., « Early interventions involving parents to improve neurodevelopmental outcomes of premature infants: a meta-analysis », Journal of Perinatology: Official Journal of the California Perinatal Association, Mai 2009, vol. 29, no 5, pp. 343‑351.

Varisco Gabriele, Van Der Wal Wilhelmina R., Bakker-Bos Joy, Kommers Deedee, Andriessen Peter et Van Pul Carola, « Effect of Music Therapy Interventions on Heart Rate Variability in Premature Infants », Annual International Conference of the IEEE Engineering in Medicine and Biology Society. IEEE Engineering in Medicine and Biology Society. Annual International Conference, Juillet 2022, vol. 2022, pp. 678‑681.

Webb Alexandra R., Heller Howard T., Benson Carol B. et Lahav Amir, « Mother’s voice and heartbeat sounds elicit auditory plasticity in the human brain before full gestation », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 10 Mars 2015, vol. 112, no 10, pp. 3152‑3157.

Welch Martha G., « Nurture in the neonatal intensive care unit », Acta Paediatrica, 2016, vol. 105, no 7, pp. 730‑731.

Williamson Selena et McGrath Jacqueline M., « What Are the Effects of the Maternal Voice on Preterm Infants in the NICU? », Advances in Neonatal Care, Août 2019, vol. 19, no 4, p. 294.

Yakobson Dana, Arnon Shmuel, Gold Christian, Elefant Cochavit, Litmanovitz Ita et Beck Bolette Daniels, « Music Therapy for Preterm Infants and Their Parents: A Cluster-Randomized Controlled Trial Protocol », Journal of Music Therapy, 2 Mai 2020, vol. 57, no 2, pp. 219‑242.

Yu Wan-Chen, Chiang Ming-Chou, Lin Kuan-Chia, Chang Chun-Chu, Lin Kai-Hui et Chen Chi-Wen, « Effects of maternal voice on pain and mother-Infant bonding in premature infants in Taiwan: A randomized controlled trial », Journal of Pediatric Nursing, 2022, vol. 63, pp. e136‑e142.

Yue Wei, Han Xinrui, Luo Jianghe, Zeng Zhumei et Yang Ming, « Effect of music therapy on preterm infants in neonatal intensive care unit: Systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », Journal of Advanced Nursing, Février 2021, vol. 77, no 2, pp. 635‑652.

Sources journalistiques et web

BWH Research Institute. « Brigham Research Institute | Baby Academy: Brigham Preemies Read to in NICU », 12 novembre 2022. https://www.bwhresearch.org/baby-academy-brigham-preemies-read-to-in-nicu/.

BWH Strategic. « Brigham Baby Academy Promotes Reading to NICU Newborns ». Brigham Bulletin, 4 janvier 2016. https://bwhbulletin.org/2016/01/04/brigham-baby-academy-promotes-reading-to-nicu-newborns/.

Carle Health. « NICU Focuses on Importance of Reading to Babies through Read-a-Thon | Carle.Org ». Carle Health (Groupe médical, Illinois), 16 septembre 2021. https://carle.org/newsroom/community/2021/09/nicu-focuses-on-importance-of-reading-to-babies-th.

Carroll, Jen. « Reading to Your Baby in the NICU ». Reach Out and Read (blog), 2 février 2022. https://reachoutandread.org/2022/02/02/reading-to-your-baby-in-the-nicu/.

Children’s Wisconsin. « Curling up with a good book and your little one ». Facebook, 10 octobre 2022. https://www.facebook.com/childrenswi/posts/5738285552862309/?paipv=0&eav=AfalOvy6f8VCjdnhxMJSYFSagI0_NeN2VsLOhRqZFJ6PLvp8kKQNTbmlppXnC4_PZQc&_rdr.

Consult QD. « Once Upon a Time in the NICU ». Consult QD, 12 août 2015. https://consultqd.clevelandclinic.org/once-upon-a-time-in-the-nicu/.

Dallas News. « “I’m Not Going to Cry. I’m Going to Read”: How Reading to Preemies Can Help Parents and Babies ». Dallas News, 12 mars 2018, sect. Arts & Entertainment. https://www.dallasnews.com/arts-entertainment/2018/03/12/i-m-not-going-to-cry-i-m-going-to-read-how-reading-to-preemies-can-help-parents-and-babies/.

Digitale, Erin. « A Dose of Dr. Seuss for Packard Children’s Preemies ». Scope (Stanford Medicine) (blog), 26 décembre 2018. https://scopeblog.stanford.edu/2018/12/26/a-dose-of-dr-seuss-for-packard-childrens-preemies/.

Felicity. « Reading to a Baby in the NICU ». The Book Basket Company (blog), 22 septembre 2019. https://www.bookbaskets.com.au/blog/reading-to-a-baby-in-the-nicu/.

Gisondi, Theresa. « Little Readers Read-A-Thon Winner 2020 ». Developmental Observer- The Official Newsletter of the NIDCAP Federation International, 2021.

Glenn, Caroline. « Nurse Donates 600 Books to AdventHealth NICU to Help Parents and Babies Bond | AdventHealth Central Florida Media Resources », 24 juillet 2023. https://www.adventhealth.com/business/adventhealth-central-florida-media-resources/news/nurse-donates-600-books-adventhealth-nicu-help-parents-and-babies-bond.

Gomez, Vanessa. « Books for Newborns Build Maternal Bonds ». Alberta Health Services, 14 novembre 2018. https://www.albertahealthservices.ca/news/Page14757.aspx.

Gonzalez, Ofelia. « FTF Partner and Tucson Medical Center Create Reading Corner for Babies in NICU (First Things First, Arizona) ». First Things First (blog), 15 décembre 2022. https://www.firstthingsfirst.org/2022/12/ftf-partner-and-tucson-medical-center-create-reading-corner-for-babies-in-nicu/.

Graham, Erin. « Can Talking to a Baby Matter as Much as Calories? – Stanford Medicine Children’s Health Blog ». Healthier, Happy Lives Blog (blog), 6 décembre 2023. https://healthier.stanfordchildrens.org/en/can-talking-to-a-baby-matter-as-much-as-calories/.

Graham, Erin. « Language Nutrition in the NICU – Stanford Medicine Children’s Health Blog ». Healthier, Happy Lives Blog (blog), 11 décembre 2020. https://healthier.stanfordchildrens.org/en/language-nutrition-in-the-nicu/.

Graham, Erin. « Storytime at NICU – Stanford Medicine Children’s Health Blog ». Healthier, Happy Lives Blog (blog), 18 décembre 2019. https://healthier.stanfordchildrens.org/en/storytime-at-nicu/.

Guest, Annie. « Program Encourages Parents to Read to Their Newborns in Neonatal Intensive Care ». ABC News, 10 septembre 2022. https://www.abc.net.au/news/2022-09-11/reading-to-newborn-babies-in-nicu-has-many-benefits/101419566.

Hartford Hospital. « Babies With Books NICU Read-A-Thon », 16 septembre 2022. https://hartfordhospital.org/about-hh/news-center/news-detail?articleId=44529&publicid=395.

Hussey-Gardner Brenda et Sonnenschein Susan, « Reading and singing to preemies helps parents feel comfortable with their fragile babies », The Conversation, 8 mai 2018. http://theconversation.com/reading-and-singing-to-preemies-helps-parents-feel-comfortable-with-their-fragile-babies-93352.

Jenkins, Julienne. « Reading, Skin-to-Skin Bonding Offer Developmental Benefits to NICU Babies – Stanford Medicine Children’s Health Blog ». Healthier, Happy Lives Blog (blog), 5 décembre 2017. https://healthier.stanfordchildrens.org/en/reading-skin-to-skin-bonding-benefits-nicu-babies/.

La Rosa, Francis. « Nurtured in the NICU: Early Literacy Through the Welcome Baby Program ». Canadian Premature Babies Foundation (blog), 2 mars 2020. https://www.cpbf-fbpc.org/post/early-literacy-through-the-welcome-baby-program.

Life’s Little Treasures Foundation (2023) ‘Little Readers Read-A-Thon: Monday 4th- Friday 15th September, 2023’, Life’s Little Treasures Foundation, September. Available at: https://lifeslittletreasures.org.au/our-services/little-readers-read-a-thon-monday-4th-friday-15th-september-2023/ (Accessed: 6 February 2024).

Methodist Hospital San Antonio (Texas). « This September, our NICU is joining the national Babies with Books read-a-thon », 21 septembre 2021. https://www.facebook.com/methodisthospitalsanantonio/photos/a.129763302068058/629336682110715/?type=3&paipv=0&eav=Afa_5zozwNurn_jHjJbABrU99GjHbvhSSZsdOPKVATeY9w-lIG9wc_bsRBzoq3RgXvA&_rdr.

Moore Regional Hospital. « FirstHealth’s Tiniest Patients Take Part in Second Annual Read-a-Thon », 12 septembre 2023. https://www.firsthealth.org/about-us/news/2023/firsthealths-tiniest-patients-take-part-in-second-annual-read-a-/.

NBC, « This NICU Gives Books so Parents Can Read to Their Preemies ». NBC News, 3 avril 2018. https://www.today.com/video/this-nicu-gives-books-so-parents-can-read-to-their-preemies-1201577539520.

Penn Medicine. « A New Reading Program Is Changing Lives in the NICU ». Penn Medicine News (Philadelphia, Penn), 30 août 2019. https://www.pennmedicine.org/news/internal-newsletters/system-news/2019/september-final/a-new-reading-program-is-changing-lives-in-the-nicu.

Rideout, Nicole. « OHSU Program Provides Books, Joy for Newborn Patients, Families (Reach Out and Read NICU) ». OHSU News, 15 août 2023. https://news.ohsu.edu/2023/08/15/ohsu-program-provides-books-joy-for-newborn-patients-families.

Rosenj. « Santa Clara NICU Nurses Win Read-a-Thon ». Kaiser Permanente Nursing in Northern California (blog), 18 octobre 2023. https://nursingncal.kaiserpermanente.org/scnicureadathon/.

Rzepecki, Erica. « Nurtured in the NICU: Baby Readers ». Canadian Premature Babies Foundation (blog), 7 octobre 2019. https://www.cpbf-fbpc.org/post/nurtured-in-the-nicu-baby-readers.

The Health News Team. « The Benefits of Reading to Infants in the NICU | Sharp HealthCare », 23 octobre 2020. https://www.sharp.com/health-news/reading-in-the-nicu-a-love-story.

Today’s Parent. « It’s Never Too Early: Why Parents Are Reading to Their Preemies in the NICU ». Today’s Parent, 12 septembre 2017. https://www.todaysparent.com/baby/newborn-care/its-never-too-early-why-parents-are-reading-to-their-preemies-in-the-nicu/.

Tomiyoshi, Tricia. « Board books needed as UC Davis NICU joins Read-a-Thon ». US Davis Health, 19 septembre 2023. https://health.ucdavis.edu/news/headlines/board-books-needed-as-uc-davis-nicu-joins-read-a-thon–/2023/09.

UAB Medicine. « New Chapters Unfold for the NICU Bookworms Reading Program ». UAB Medicine (blog), 2021. https://www.uabmedicine.org/news/new-chapters-unfold-for-uab-medicine-nicu-bookworms-reading-program/.

UH Rainbow Babies & Children’s (Ohio). « Our NICU celebrated National Read Across America Day with some extra stories for the babies! » Instagram, 3 mars 2022. https://www.instagram.com/p/Can8HEogyVn/.

UH Rainbow Babies & Children’s Hospitals (Ohio). « UH Rainbow’s Neonatal Intensive Care Unit is one of only a few NICUs in the country to be fully Reach out and Read certified », 20 juillet 2021. https://www.facebook.com/UHRainbowBabies/photos/a.274547519248560/4176912469012026/?paipv=0&eav=AfYNuYmQZMyYa0hOXEI7Ac8XWAJm_h-7caem0-vKjewa7cLDEYz0nSeUtxu06bWKJNo&_rdr.

Valente, Elizabeth. « The Novel Idea of Reading to Infants: How an Annual Reading Program Helps NICU Babies and Caregivers – Stanford Medicine Children’s Health Blog ». Healthier, Happy Lives Blog (blog), 16 décembre 2022. https://healthier.stanfordchildrens.org/en/the-novel-idea-of-reading-to-infants-how-an-annual-reading-program-helps-nicu-babies-and-caregivers/.

Valente, Elizabeth. « The Novel Idea of Reading to Infants: How an Annual Reading Program Helps NICU Babies and Caregivers – Stanford Medicine Children’s Health Blog ». Healthier, Happy Lives Blog (blog), 16 décembre 2022. https://healthier.stanfordchildrens.org/en/the-novel-idea-of-reading-to-infants-how-an-annual-reading-program-helps-nicu-babies-and-caregivers/.

Woman’s Hospital Baton Rouge. « Woman’s Hospital Participates in NICU Read-A-Thon ». Healthcare Journal of Baton Rouge, 1 octobre 2020. https://healthcarejournalbr.com/news/woman%E2%80%99s-hospital-participates-in-nicu-read-a-thon.

Zicklin, Christina. « St. John’s Regional Medical Center’s NICU Part of Nationwide Read-a-thon ». St. John’s Healthcare Foundation, 13 septembre 2021. https://www.supportstjohns.org/press-release-nicu-read-a-thon-2021.

Quitter la version mobile